Par Sandra Embollo
“C’était une sacrée aventure. Merci à tous ceux qui m’ont montré de l’amour tout au long de mon parcours.” Le lundi 1er mars 2021, sur son compte Instagram, Joakim Noah actait la fin de sa carrière de basketteur professionnel. Il la quittait avec deux sélections au Nba All-Star Game, un titre de vice-champion d’Europe 2011 avec la France et deux titres universitaires avec l’équipe des Gators de Floride. Souvent blessé au pied, à la cheville, à l’épaule ou au tendon d’Achille durant son parcours, il préférait arrêter à 36 ans. Joakim Noah a donc prolongé sa carrière plus longtemps que son père, Yannick Noah, qui a arrêté la sienne en 1991, à 31 ans. Autre sport, autre époque, il a aussi gagné beaucoup plus d’argent que lui ! En quatorze saisons dans le championnat américain de basket (la Nba, National Basketball Association), le Franco-Américain a fréquenté cinq équipes : les Chicago Bulls, les New York Knicks, les Knicks de Westchester, les Memphis Grizzlies et les Los Angeles Clippers. Chez les Bulls, il gagnait environ douze millions de dollars par an, chez les New York Knicks, dix-huit. Il a donc engrangé la somme folle de 125 millions de dollars en quatorze ans !
À ces fortunes, il faut ajouter les revenus amassés grâce à ses contrats publicitaires avec les marques Foot Locker, Adidas ou Le Coq sportif. En 2007, Joakim avait décroché un contrat de 6 millions de dollars avec cette dernière pour être l’un de ses modèles. Mais l’affaire s’était mal terminée. Selon le magazine Capital, en 2014 le basketteur a porté plainte contre Le Coq sportif, accusant la marque de ne pas avoir pas payé la totalité de son mirobolant contrat de 6 millions de dollars, et de lui avoir fourni des “chaussures mal conçues“. Ce qui avait suscité un certain malaise car Yannick Noah était fidèle à l’équipementier depuis plus de trente ans et siégeait même à son conseil d’administration depuis 2007. L’affaire s’était réglée à l’amiable.
Elle n’a pas entamé le lien très profond qui lie le fils à son père, comme Joakim le confirmait sur le site Basket USA en 2019 : “Papa est toujours là. Mon père, c’est mon meilleur pote, il est toujours là pour moi, c’est mon papa.” Dans le journal Usa Today le 6 septembre dernier il expliquait aussi pourquoi il n’avait pas choisi la même discipline que lui. “Mon père était une personnalité hors du commun en France, rappelle-t-il dans l’interview. Cela m’a fait fuir le tennis à cause des attentes des gens à mon égard en la matière. Je me sentais vraiment en sécurité en jouant au basket. J’aimais l’esprit d’équipe. J’aimais avoir des amis et pouvoir faire mon truc.”
Joakim Noah a deux enfants nés de deux unions
Son “truc”, il l’a également réalisé en matière familiale. Joakim a deux enfants nés de ses unions avec les mannequins brésiliens Isabelle Cutrim et Lais Ribeiro. Sa petite fille a huit ans, son petit garçon est né le vendredi 29 novembre. Il est toujours marié avec Lais Ribeiro qu’il saluait ainsi le jour de leurs noces, le 13 juillet 2022 au Brésil : “Nos familles unies dans la ville natale de ma femme est le plus grand cadeau que je puisse avoir. Je chérirai à jamais ces moments. Si fort, si gracieux, si élégants et si émotionnels. Je suis tellement reconnaissant que c’est difficile à dire. Bébé merci pour tout l’amour et la patience. Je n’aurais pas pu trouver un meilleur complice.” Ironie du sort, un mois avant la naissance de son petit-fils, Yannick devenait papa pour la sixième fois, à 64 ans ! En octobre, sa compagne Malika a accouché d’une petite Keelaani.
Philanthrope, Joakim redistribue ses richesses via sa fondation, la Noah’s Arc Foundation, fondée en 2010 à Chicago avec sa mère, Cecilia Rodhe. Cet organisme offre diverses opportunités aux jeunes issus de communautés défavorisées “afin de leur faire prendre conscience de leur capacité à avoir un impact positif sur eux-mêmes et sur leur communauté”, explique son site internet. Par exemple, la One City Basketball League offre à des jeunes hommes exposés à la violence armée un accompagnement et un mentorat par le biais d’un programme de basket-ball. Initié par Cecilia, elle-même art-thérapeute, le programme d’art-thérapie, Expression from the Inside, comprend des ateliers conçus pour aider les personnes touchées par la violence à surmonter leurs traumatismes. Admirateur de Bob Marley, Joakim veut amener à ces jeunes des messages de non-violence. Car la ville de Chicago subit une véritable épidémie de violence armée. Le 4 février dernier, le néo-retraité participait à une marche pour la paix sur le West Jackson Boulevard de Chicago.
Diplômé d’anthropologie, passionné par l’histoire des religions, Joakim parle couramment français, suédois et anglais et s’intéresse à l’arabe. Il partage son temps entre Chicago, le Brésil, la Floride et le Cameroun. Le 1er février, sur Instagram, il postait une photo de lui avec Yannick et Jenaye (27 ans), sa demi-sœur, dont la mère est l’ex-mannequin britannique Heather Stewart-Whyte, deuxième épouse de Yannick. Le trio se trouvait devant la chute de la Lobe à Kribi, village dont son père est devenu le chef, au Cameroun. Ce bonheur a inspiré ces mots à Joakim : “Rien de tel que de recharger mes batteries dans ma patrie. J’ai aussi eu l’occasion de rencontrer ma petite sœur Kiki. Quelle petite âme spéciale. Je suis béni au-delà des mots de connaître mes racines et de partager ces moments spéciaux avec ma famille. Rastafari gagne encore.”