Par Arlette Akoumou Nga
Le gouvernement de la Guinée équatoriale a présenté sa démission en bloc au président du pays, Teodoro Obiang Nguema, après les dernières élections présidentielles, législatives et municipales, au cours desquelles le président et son parti, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (Pgde), ont remporté une victoire écrasante, malgré les allégations de fraude de l’opposition.
Le porte-parole de l’exécutif et ministre équatoguinéen de l’Information, Virgilio Seriche Riloha, a confirmé que la décision a été prise lors de la première réunion du Conseil des ministres de 2023, qui avait pour principal sujet la démission du Premier ministre, Francisco Pascual Obama Asué, et du reste du gouvernement, comme l’a rapporté le Bureau de presse et d’information de Guinée équatoriale.
Le Conseil des ministres était dirigé par M. Obiang lui-même et réunissait le vice-président, les trois vice-premiers ministres et tous les ministres. Le président a expliqué que la démission était conforme à la législation en vigueur, tandis que le premier ministre a fait l’éloge du processus électoral.
«Nous venons de conclure une élection libre, démocratique et transparente au cours de laquelle la volonté du peuple a été clairement et librement exprimée».
a-t-il déclaré.
M. Asué a également exprimé sa gratitude et sa reconnaissance à M. Obiang pour l’avoir nommé à ce poste et a souligné que :
«la coordination de l’action du gouvernement est une tâche immense et très difficile, qui inclut la grande responsabilité qu’exige le service de l’État». «Oui, servir l’État à ce niveau est un honneur singulier. C’est pourquoi nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, sans aucune restriction»
a déclaré le Premier ministre, qui a également été félicité, avec le reste de son gouvernement, par le président de la Guinée équatoriale.
Selon les résultats des élections, M. Obiang a remporté l’élection présidentielle avec 94,9 % des bulletins de vote, devant Andrés Esono, de la Convergence pour la démocratie sociale de Guinée équatoriale (Cpds), et Buenaventura Monsuy, du Parti de la coalition sociale-démocrate (Pcsd). En outre, le Pdge a remporté tous les sièges en jeu : les 100 sièges de la Chambre des députés, les 55 sièges élus du Sénat – qui compte 70 sièges, bien que 15 soient nommés directement par le président – et les 588 sièges des élections municipales, selon la commission électorale.
Suite à cette annonce, le Cpds a annoncé qu’il rejetait les résultats des élections du 20 novembre comme étant «frauduleux, antidémocratiques et injustes» et a appelé à leur «annulation».
«Les élections du 20 novembre ont été un véritable coup d’État électoral, réalisé par un chef d’État qui est arrivé au pouvoir par un coup de palais et qui est prêt à rester au pouvoir contre la volonté du peuple».
a déclaré le parti.
M. Obiang, 80 ans, le plus ancien président en exercice au monde, dirige la Guinée équatoriale depuis le coup d’État contre son oncle, Francisco Macias Nguema, qui est devenu le premier président du pays après son indépendance de l’Espagne en 1968. Malgré le fait qu’il existe 18 partis légalisés dans le pays, il n’y a en pratique aucun parti d’opposition ayant une réelle chance de déloger Obiang du pouvoir, sur fond de spéculations sur la possibilité d’une succession «dynastique» qui conduirait à l’ascension de son fils «Teodorín», vice-président depuis 2016.
