Par Joël Onana
«C’est l’une des possibilités.» Pour Amichay Eliyahu, le fait de bombarder la bande de Gaza avec une arme nucléaire, dont dispose Israël, n’est pas exclu. Une nouvelle déclaration outrancière de cet élu d’extrême droite, lors d’une interview donnée à Radio Kol Barama, qui a depuis été sanctionné. Le Premier ministre a ainsi annoncé «sa suspension de toute réunion gouvernementale» jusqu’à nouvel ordre, ce dimanche 5 novembre au matin, selon plusieurs médias Israéliens. Avant cette annonce, Benyamin Nétanyahou avait estimé que les déclarations de son ministre étaient «déconnectées de la réalité».
«Prix à payer»
Lors de son interview pour la Radio Kol Barama, Amichay Eliyahu avait été relancé sur le fait que de telles frappes mettraient nécessairement en danger la vie des otages israéliems toujours retenus à Gaza. Le ministre avait alors évoqué le «prix à payer» de la guerre, suscitant la colère des familles. Il a depuis rétropédalé, précisant qu’il s’exprimait de manière «métaphorique» concernant l’arme nucléaire et rappelant que l’Etat d’Israël faisait «tout son possible pour que les otages reviennent sains et saufs».
Il avait également indiqué, dans la même interview, être favorable à la reprise du territoire de Gaza par Israël, évoquant un déplacement forcé des Palestiniens : «[Ils] peuvent aller en Irlande ou dans le désert, les monstres de Gaza devraient trouver une solution par eux-mêmes.»
Ce n’est pas la première fois que cet élu fait parler de lui ces derniers jours. Le 1er novembre, il relayait sur Facebook une déclaration semble-t-il attribuée à un soldat, décrivant le nord de Gaza, intensément bombardé par l’armée israélienne, «plus beau que jamais».
Extrême droite radicale
Depuis 2022, Amichay Eliyahu est membre du parti d’extrême droite Otzma Yehudit (Force juive), régulièrement qualifié de ” suprémaciste” voire ” fasciste” dans la presse israélienne. Avant d’entrer au gouvernement, il a été élu à la Knesset en novembre 2022, aux côtés du leader du parti, Itamar Ben Gvir.
Ce dernier est l’actuel ministre de la Sécurité nationale d’Israël. Et il est surtout l’une des figures de l’extrême droite israélienne la plus radicale. Cet avocat, qui a été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale, prône ainsi le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël, jugée déloyale, vers les pays voisins, et l’annexion de la Cisjordanie.