Par Sandra Embollo
Les principaux candidats de l’opposition ont dénoncé l’élection comme une imposture et ont exigé un nouveau scrutin. Plusieurs personnes ont été blessées lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes et lancé des pierres sur les manifestants dans la capitale Kinshasa. Le gouvernement a interdit la manifestation, affirmant qu’il ne tolérerait pas les tentatives visant à saper le processus électoral. Les responsables électoraux n’ont jusqu’à présent pas indiqué exactement combien de bureaux de vote ont été ouverts ni combien de personnes ont voté lors de l’élection du 20 décembre.
Environ 44 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales dans environ 75 000 bureaux de vote. Avec un peu plus de neuf millions de bulletins dépouillés jusqu’à présent, le président Félix Tshisekedi est en tête avec près de 80 % des voix alors qu’il brigue un second mandat. Le magnat du football et magnat des mines Moïse Katumbi le suit avec environ 16 %.
L’ancien dirigeant pétrolier Martin Fayulu, qui affirme qu’on lui a volé la victoire aux élections de 2018, occupe la troisième place avec environ 4 %. Les partisans de M. Fayulu ont brûlé des pneus et se sont affrontés avec la police devant son siège de campagne à Kinshasa. La police a pris position sur les principales routes de la ville et a déjoué une tentative de marche vers le siège de la commission électorale. M. Fayulu a déclaré que 11 de ses partisans ont été blessés, tandis que la police a signalé deux blessés de leur côté.
L’élection a été entachée de retards logistiques et de chaos administratif, obligeant à prolonger le vote jusqu’à un deuxième jour dans certaines régions du pays. L’opposition a également accusé la commission électorale d’avoir orchestré la fraude et le bourrage des bulletins de vote afin d’ouvrir la voie à la déclaration de M. Tshisekedi vainqueur. La commission a nié ces allégations. La Rdc fait environ quatre fois la taille de la France, mais manque d’infrastructures de base. Même certaines de ses principales villes ne sont pas reliées par la route. Environ les deux tiers des 100 millions d’habitants du pays vivent en dessous du seuil de pauvreté et gagnent 2,15 dollars (1,70 £) par jour ou moins.
Les électeurs ont également choisi des représentants parlementaires, provinciaux et municipaux, avec environ 100 000 candidats au total. Les élections n’ont pas eu lieu dans certaines parties de l’est du pays en raison de l’insécurité. Des dizaines de groupes armés se disputent le contrôle de certaines parties de la région, qui abritent une grande partie des vastes richesses minières du pays. Cela comprend de vastes réserves de cobalt, un élément essentiel de nombreuses batteries au lithium, considéré comme essentiel à un avenir sans combustibles fossiles.
