Par Ilyass Chirac Poumie
Les habitants protestent contre ce qu’ils qualifient de « vol électoral » au profit de Paul Biya, tandis que la police tente de disperser la foule à coups de gaz lacrymogènes.
La tension monte dans le septentrion. Ce mercredi, de nombreux habitants de Maroua sont descendus dans les rues pour dénoncer ce qu’ils appellent le « hold-up électoral » orchestré par le camp de Paul Biya. Les manifestants, scandant le nom d’Issa Tchiroma Bakary, affirment défendre « la vérité des urnes » et rejettent les résultats provisoires qui donneraient le président sortant vainqueur.
Selon plusieurs témoins sur place, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, provoquant des scènes de panique dans certains quartiers du centre-ville. Les commerces ont pour la plupart baissé leurs rideaux et la circulation reste fortement perturbée.
Les autorités locales n’ont pas encore réagi officiellement à ces incidents, qui surviennent moins de 24 heures après des manifestations similaires observées à Garoua.
Depuis la proclamation partielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre, plusieurs localités du Nord du Cameroun connaissent une montée des tensions. Les partisans d’Issa Tchiroma Bakary, arrivé en tête selon des décomptes non officiels, contestent la version présentée par le camp présidentiel. La situation reste sous haute surveillance alors que la Commission nationale de recensement des votes poursuit ses travaux à Yaoundé.
