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Afrique du Sud | Pretoria rejette les accusations de «confiscation» de terres formulées par Donald Trump

« Le gouvernement sud-africain n'a confisqué aucune terre », a assuré dans un communiqué publié lundi 3 février la présidence sud-africaine en réponse à un message publié la veille par le président américain sur son réseau Truth Social. Donald Trump y annonce - le temps d'une enquête - la fin de « tout financement » des Etats-Unis à l'Afrique du Sud qu'il accuse de « confisquer des terres » et de « traiter très mal certaines catégories de personnes ».

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Par Joël Onana

Si les relations entre Washington et Pretoria étaient déjà tendues depuis le rapprochement de la Nation arc-en-ciel avec le groupe des Brics et sa défense de la cause palestinienne – notamment devant la Cour internationale de Justice (CIJ) -, c’est une réforme foncière promulguée fin janvier par le président sud-africain qui a fait réagirDonald Trump – mais aussi Elon Musk, lui-même natif d’Afrique du Sud.

Alors qu’elle est destinée à réparer les torts de l’apartheid en permettant la récupération de certaines terres sans compensation dans des cas très précis de terrains inutilisés ou laissés à l’abandon, le premier n’y voit qu’un texte qui « traite très mal certaines catégories de personnes », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, quand le second le considère comme un ensemble de « lois sur la propriété ouvertement racistes ». Résultat : le président américain a annoncé la suspension de « tout financement » des Etats-Unis à l’Afrique du Sud – soit l’équivalent de 440 millions de dollars par an au total – le temps qu’une enquête soit menée.

« Nous sommes un Etats souverain, pas une province des Etats-Unis »

Ce lundi 3 février, le porte parole de la présidence sud-africaine, Vincent Magwenya, a bien tenté de calmer le jeu et de dissiper toute mauvaise interprétation de la nouvelle législation : « La loi sur l’expropriation adoptée récemment n’est pas un outil de confiscation mais un processus judiciaire constitutionnel qui permet d’assurer un accès aux terres de façon équitable et juste, comme l’enjoint la Constitution », a-t-il expliqué alors que Pretoria se dit par ailleurs ouvert au dialogue et espère pouvoir échanger avec l’administration Trump.

Lors d’un rassemblement consacré à l’industrie minière au Cap, le ministre de l’Energie et des Ressources minérales, Gwede Mantashe, a lui en revanche répondu au président américain dans des termes beaucoup moins diplomatiques :

« L’un des inconvénients d’une économie en développement, c’est d’être victime d’intimidations de la part des économies développées. Il faut nous traiter avec respect, et bien comprendre que nous sommes un Etat souverain, pas une province des Etats-Unis ».

a-t-il déclaré.

Mise sur pause

Le gouvernement sud-africain, qui cherche en outre à relativiser la portée de l’annonce de Donald Trump, a aussi tenu à rappeler ce lundi que la majorité des financements américains destinés à l’Afrique du Sud concernaient la lutte contre le VIH et qu’ils ne contribuaient qu’à hauteur de 17 % de ces programmes. Le principal d’entre eux, le Pepfar, dont la mise en place remonte à la présidence de George W. Bush, en 2003, a, au demeurant, déjà été mis en pause depuis que Donald Trump a signé un décret suspendant l’aide internationale américaine pour 90 jours le jour même de son investiture, le 20 janvier, rappelle Pretoria. Reste que ce qu’a annoncé le président américain ce dimanche, c’est un gel du soutien financier global des Etats-Unis à l’Afrique du Sud. Résultat : des dizaines de programmes pour la santé, la recherche ou le développement agricole se retrouvent, eux aussi, à l’arrêt.

Mais la grande crainte des milieux d’affaires sud-africains réside aussi et surtout, désormais, dans l’avenir de l’Agoa, l’accord commercial entre certains pays africains et les Etats-Unis qui doit être renouvelé en septembre prochain. Il faut dire qu’un quart des exportations sud-africaines à destination des États-Unis en bénéficie et profite, grâce à lui, de tarifs douaniers préférentiels à leur entrée sur le territoire américain.

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