Par Serge Aimé BIKOI
S’agit-il décidément des renvois fantaisistes ? Question posée par les journalistes aux avocats des ayant-droits de Martinez Zogo. Selon Me Zachariah Ashu Obi Tambe, conseil des ayant-droits de l’ancien chef de chaîne de Amplitude Fm, “il y a toujours une cause de renvoi. Et lorsque c’est justifié, la justice est tenue de le faire. Lorsque vous causez du tort aux autres par un renvoi non justifié, on vous condamne au paiement des dépens. Dans le cas présent, lorsqu’on aura réglé les incidents de parcours et de procédure, l’on reviendra au tribunal pour commencer, à proprement parler, le jugement dans l’affaire Martinez Zogo”.
À la dernière audience à la cour d’appel du Centre, le 17 avril, relative à la requête de récusation de deux membres de la collégialité introduite par les avocats des ayant-droits de Martinez Zogo et de l’État du Cameroun (Dgre), la cour a admis la requête des avocats des ayant-droits du défunt en la forme. Pour la demande de récusation formulée par Me Claude Assira, qui assure la défense de l’État du Cameroun, cette juridiction l’a jugée irrecevable. Les échanges se sont poursuivis sur les exceptions de nullité, qui avaient été soulevées par les instances. Ces exceptions ont été rejetées, dans leur majorité, par le Tribunal militaire statuant en premier ressort.
L’affaire M. Zogo a alors été renvoyée à la cour d’appel du Centre le 15 mai 2025 aux fins de réquisitions du ministère public, soit quatre jours avant l’audience prévue au Tribunal militaire de Yaoundé. Rappelons que l’affaire M. Zogo traîne à la cour d’appel depuis février 2025. Le dossier avait été transmis devant cette juridiction civile après appel interjeté par les parties contre le jugement avant-dire-droit prononcé par le Tribunal militaire.
Selon Me Justin Ofomo, avocat de Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de la Direction générale de la recherche extérieure(Dgre), il s’agit là d’un fonctionnement normal de la justice. “La décision avant-dire-droit, qui avait été rendue le 11 novembre 2024, a fait l’objet de recours. Alors, tant que la Cour d’appel ne se prononce pas sur ces différents recours initiés par les parties, le Tribunal militaire ne peut pas avancer”.