Par Serge Aimé BIKOI
Syliac Marie Mvogo, préfet du département du Wouri, a déposé une plainte contre Me Alice Nkom à la police judiciaire du Littoral et l’accuse de “bris de scellés” et de “rébellion”. Selon l’autorité administrative, le second motif de la plainte repose sur son absence à deux convocations. Mais au-delà des mots et des accusations, la Pca du Redhac partage aujourd’hui ce qu’elle qualifie de “vérité”. Car, explique-t-elle, “cette affaire n’est pas seulement une attaque contre elle. C’est une illustration de ce que nous devons combattre ensemble : l’abus de pouvoir et le mépris de la légalité”.
La Pca du Redhac clame qu’elle a retiré ces scellés et elle le dit sans ambages. Mais ce geste, indique-t-elle, loin d’être une rébellion, était un acte en faveur de la justice. “Ces scellés, réitère l’avocate, n’avaient aucune base légale. Ils n’avaient pas été apposés dans le cadre d’une procédure judiciaire. Et pourquoi ? Parce que dans un Etat de droit, seule la justice -et non l’administration – a le pouvoir de poser des scellés”.
Pour Me Alice Nkom, le rôle de la préfecture est limité par la loi et consiste à veiller à la conformité des associations. Même lorsqu’une association est contestée ou suspendue, l’avocate relève que seule une décision de justice peut justifier des actions telles que la pose des scellés. Mais dans le cas concernant le Redhac, il n’y avait aucune décision judiciaire et aucune procédure légitime. “Ce n’était rien d’autre qu’un abus d’autorité. Quand j’ai coupé ces scellés, je ne l’ai pas fait par défiance. Je l’ai fait parce que la loi doit être respectée par tous y compris par ceux qui détiennent le pouvoir. Ce que j’ai fait n’était pas une rébellion. C’était un appel à la justice”, explique la Pca du Redhac.
La Pca du Redhac décide donc de s’adresser à l’opinion publique nationale et internationale pas pour demander de la pitié, pas pour céder à la colère. Mais pour appeler le peuple camerounais à rester debout tant ce combat est plus grand que cette défenseure des droits humains. Elle conclut à l’argument selon lequel ce moment précis, bien que difficile, révèle le chemin qu’il nous reste à parcourir pour construire un Cameroun, où les lois protègent plutôt qu’elles n’oppriment. Un Cameroun où la justice n’est pas utilisée comme un instrument de peur, mais comme une arme d’équité et de paix.