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Commission mixte franco-camerounaise pluridisciplinaire: Communiqué de presse de la présidence de la République (Paris, 21/01/2025)

Le Président de la République s'est vu remettre, ce mardi 21 janvier 2025, à l'Élysée, le rapport du volet recherche et les propositions artistiques du volet culturel de la Commission mixte franco-camerounaise pluridisciplinaire sur le rôle et l'engagement de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d'opposition entre 1945 et 1971.

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Avec l’Ambassade de France à Yaoundé

Cette restitution a été effectuée en présence d’une délégation camerounaise menée par le Directeur du cabinet civil de la Présidence de la République camerounaise, et du Ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, M. Thani Mohamed Soilihi.

À cette occasion, le chef de l’État a tenu à saluer le travail scientifique mené par les chercheurs, tout comme le caractère inédit de cette première commission mixte et indépendante d’historiens et d’artistes. Il a également rappelé son attachement à la poursuite du travail de mémoire et de vérité initié avec le Cameroun.

Conformément à l’engagement pris à Yaoundé en juillet 2022, les archives françaises ont été rendues entièrement accessibles aux chercheurs de la Commission, afin de faire la lumière sur les événements de la période de l’indépendance camerounaise.

La remise du rapport ouvre une séquence de restitution des travaux de la Commission mixte qui se poursuivra au Cameroun. La Commission communiquera ensuite au public le contenu de ses travaux ainsi que son rapport.

États-Unis – Cameroun – Aide publique au développement – Entretien de M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, avec «Rfi»

Q – Bonjour Monsieur le Ministre.

R – Bonjour.

Et bienvenue sur Rfi. Un mot sur Donald Trump, pour commencer. Au lendemain de son investiture, le nouveau président américain confirme qu’il veut augmenter les droits de douane sur les produits européens. «L’Union européenne est très, très mauvaise pour nous», a-t-il même lancé il y a quelques heures. Est-ce que les États-Unis sont encore un allié fiable de l’Europe et de la France ?

Les États-Unis pour la France, ce sont nos plus vieux alliés. Nous avons deux siècles de relations avec les Etats-Unis…

Deux siècles d’histoire commune?

Le Président Macron a l’habitude de travailler avec Donald Trump. Et la réponse face aux États-Unis doit être européenne, notamment en matière stratégique de défense. Nous ne sommes pas naïfs vis-à-vis des États-Unis, mais il ne faut pas non plus partir en se disant que tout va aller mal.

Pas d’inquiétude particulière, si je vous entends.

Nous allons agir en européen. C’est surtout ça : être prêt, en européen, pour être prêt à négocier avec Donald Trump.

Q – Thani Mohamed Soilihi, vous étiez hier matin dans le bureau du Président français. Emmanuel Macron. La commission mixte franco-camerounaise sur le rôle et l’engagement de la France au Cameroun entre 1945 et 1971 lui a remis son rapport. Qu’est-ce que la France attend de ce travail ?

Avant de vous parler de ce travail très important, j’aimerais souligner le travail diplomatique qui est fait depuis 2017, patiemment, peut-être sous les radars médiatiques, par la diplomatie française, depuis le discours du Président de la République en 2017, et qui tend à des relations partenariales nouvelles où, avec les pays africains, nous traitons ensemble sur nos sujets économiques, culturels, sportifs, mutuels. Dans plus de 50 États africains, il y a une demande de France. Moi, je l’ai vue depuis que j’ai pris mes fonctions. C’est dans ce contexte qu’intervient ce travail très important, très intéressant fait avec le Cameroun. Hier, devant le Président Macron, il y a eu une première étape de restitution. Je tiens vraiment à féliciter le travail très important qui a été accompli par Karine Ramondy et Blick Bassy, les deux coprésidents de cette commission mixte.

Une historienne, un artiste ?

Et qui va d’abord regarder la vérité sur le passé de façon transparente. Il y aura une deuxième étape, le 28, je serai auprès du président Biya pour remettre ce rapport.

Donc, mardi prochain, vous êtes au Cameroun pour la remise officielle du rapport au président Biya ?

Voilà. Ensuite, il sera publié. Et nous pourrons, à partir de là, effectuer, là aussi, des relations nouvelles avec le Cameroun. C’est important de connaître notre passé commun, que le Cameroun connaisse ce qui s’est passé dans cette période.

Est-ce qu’il y a des choses dans ce rapport qu’on ne sait pas déjà, Monsieur le Ministre ?

Vous comprendrez que je ne puisse rien dévoiler dans ce rapport, qui n’a pas fini d’être communiqué officiellement.

Q – Et qu’en fera-t-on ensuite, une fois qu’il aura été remis ? Est-ce que la France pourrait ou devrait présenter des excuses ou proposer des réparations pour le rôle qu’elle a eu ? Pour que ce soit tout à fait clair pour nos auditeurs, on sait que la France a mené, disons, une lutte contre les indépendantistes, puis les mouvements d’opposition au Cameroun, ce qui explique les bornes de date de ce rapport, 1945-1971, avec au milieu l’indépendance en 1960. Qu’est-ce que la France doit en faire ? Est-ce qu’on s’excuse ? Est-ce qu’on répare ?

Nous attendons de coconstruire un dialogue ensemble avec le Cameroun, comme je voulais préciser au départ. Et moi, en ce qui me concerne, moi qui suis ministre français mais provenant de l’Afrique, c’est quelque chose d’extrêmement important. Cette transparence, cette recherche de vérité, c’est le meilleur début, la meilleure façon de dialoguer, de continuer à travailler ensemble.

Le dialogue. Et la suite n’est pas exclue ? Les excuses, réparations ? J’y reviens.

Le rapport révélera son contenu. Et à partir de là, nous allons ensemble, comme nous l’avons fait avec la production de ce rapport, nous allons continuer à cheminer ensemble.

Q – Vous parliez de partenariat nouveau avec les pays africains. Est-ce que c’est facile d’opérer un partenariat nouveau quand on a un Président français qui reproche, il y a quelques jours, aux dirigeants africains leur ingratitude ?

Je vous l’ai dit en début d’intervention, les relations avec l’Afrique sont des relations apaisées.

Vraiment ? Avec tous les pays ?

Je me suis particulièrement investi. Regardez le président de la République d’Angola qui a fait un déplacement en France la semaine dernière

Oui, c’est une réalité. Mais si on parle des relations avec le Sénégal, avec le Mali, avec le Tchad…

Ce sont des partenariats qui fonctionnent. Il y a beaucoup de demandes de France. Vous savez, il y a plus de 50 États en Afrique.

J’entends bien. Il n’y a pas que les pays dont je parle, mais il y a ces pays-là.

Vous choisissez de parler de ces pays

Parce qu’il y a des questions autour de ces pays.

Moi, je choisis de parler avec les pays qui prennent nos propositions, qui sont intéressés par nos propositions. Vous avez le Kenya, vous avez la Côte d’Ivoire, vous avez l’Angola. Ces pays, les relations se passent très bien.

Vous voulez voir ce qui se passe bien. Je l’entends.

Je veux voir ce qui se passe bien. Nous ne tournons le dos à personne. Mais vous savez, les relations, c’est au moins à deux.

Certes, forcément.

Et de notre côté, je vous dis ce que nous proposons, c’est cela. Et je vous dis, beaucoup de pays en Afrique recherchent et demandent des relations nouvelles avec la France, des relations d’équilibre.

Il nous reste une minute et je voudrais qu’on parle du budget de la France. En discussion, difficile à accoucher, on n’en a toujours pas, tout le monde l’a remarqué. Il y a un volet qui attire l’attention, c’est le budget de l’aide publique au développement. Budget en passe de subir une coupe de 35% au moins, c’est-à-dire 2 milliards d’euros de crédit en moins. C’est ce qu’ont voté les sénateurs. Est-ce que c’est bien raisonnable ? Est-ce que c’est bien cohérent avec les partenariats dont on parlait à l’instant ?

Une chose là aussi que je voulais rappeler, c’est que les Français tiennent beaucoup à ce qu’on appelle l’aide au développement. C’est ce qui nous permet de tenir notre rang auprès de nos partenaires.

Est-ce qu’on tient son rang en baissant cette aide aussi massivement ?

Ensuite, la discussion est en cours. Il ne vous aura pas échappé que la prochaine étape, c’est la commission mixte paritaire, où autant de sénateurs que de députés vont se mettre d’accord sur un texte, en dehors du Gouvernement d’ailleurs.

Donc vous me dites que la discussion n’est pas terminée ?

Aujourd’hui, avec la situation budgétaire que vous connaissez, il faut, en responsabilité, prendre des décisions pour qu’à l’horizon 2026, comme l’a précisé le Premier ministre, nous puissions repartir avec une politique d’aide au développement conforme à notre rang.

Ça veut dire qu’elle ne l’est plus avec ce chiffrage, Monsieur le Ministre ?

Si, elle l’est toujours parce que là aussi, ça ne vous aura pas échappé que de 2017 à 2023, nous avons doublé l’aide au développement et nous restons encore sur cette lancée positive. La discussion budgétaire en cours, quoi qu’elle donne, ne remettra pas en cause cette évolution formidable depuis 2017.

Merci à vous, Thani Mohamed Soilihi, d’être venu ce matin sur Rfi

Merci de votre invitation.

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