Par Mon’Esse
Il faut en moyenne 1952 francs par jour, à un Camerounais, pour se nourrir sainement, contre une moyenne africaine de 2125 francs, selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cet indicateur, qui prend en compte six groupes d’aliments (féculents, fruits, huiles et graines, légumineuses, légumes, produits d’origine animale), reste un luxe inaccessible pour une large frange de la population du pays.
Ledit seuil minimal, selon la FAO, s’avère au-dessus des moyennes quotidiennes de millions de Camerounais, les revenus stagnant généralement, et quotidiennement, en dessous de 1150 francs dans les zones rurales et périphériques.
En dépit de terres fertiles, cette réalité s’avère palpable, même dans les zones où les marchés sont bien approvisionnés, les produits nécessaires à une alimentation équilibrée demeurant inabordables pour les foyers les plus modestes.
Selon le rapport de la FAO, en Afrique centrale, ces seuils sont de 1900 francs au Tchad, 2010 francs en République centrafricaine, environ 3070 francs au Congo-Brazzaville et au-delà des 2300 francs au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Dans le pays, indique le document, le coût des produits frais demeure inabordable, pour une population dont 38,6% vit sous le seuil de pauvreté (moins de 813 francs par jour), représentant quelque 10 millions de personnes à en croire la 5ème Enquête camerounaise auprès des ménages (ECam5), dont les résultats furent publiés en avril 2024 par l’Institut national de la statistique (INS).
L’autre difficulté réside dans la fracture géographique du transport, qui complique l’approvisionnement, sans oublier la culture alimentaire qui veut que, dans de nombreuses familles, la consommation repose majoritairement sur des féculents bon marché (manioc, riz, plantain), faute d’éducation nutritionnelle ou par simple souci économique.