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Par Sandra Embollo
Le Cameroun vit actuellement au rythme des arrestations arbitraires, souvent opérées au faciès ou sur simple soupçon d’opposition. À Bertoua, un étudiant de l’École normale supérieure (ENS), Fouka Harmann, inscrit en troisième année de LMF, a été arrêté par la gendarmerie alors qu’il regagnait son domicile après les cours.
Selon un témoignage transmis par ses camarades, Fouka Harmann n’a participé à aucune manifestation. Malgré cela, il a été conduit dans un commissariat, puis transféré sans procédure claire à la prison centrale de Bertoua, où il demeure détenu depuis lundi.
Le régisseur de la prison aurait affirmé que seul le gouvernement pouvait ordonner sa libération, laissant penser à une détention d’ordre politique plutôt que judiciaire. Les étudiants de l’ENS de Bertoua ont adressé un appel à leur direction pour obtenir son intervention en faveur de la libération de leur camarade.
Cette affaire s’ajoute à une série d’arrestations arbitraires observées dans plusieurs villes du pays depuis la présidentielle du 12 octobre, marquée par des contestations et un climat de répression croissante.
Depuis la proclamation controversée de la victoire de Paul Biya, plusieurs cas d’arrestations ciblées ont été signalés, notamment à Douala, Yaoundé et Bertoua. Des organisations de défense des droits humains dénoncent un usage abusif de la détention préventive et une instrumentalisation des forces de sécurité pour intimider la jeunesse universitaire perçue comme proche de l’opposition.
