Par Sandra Embollo
Selon plusieurs sources locales, Medoua Achille Patrick, un soldat identifié par des témoins comme ayant tiré sur deux manifestants lors des rassemblements de samedi à New Bell, aurait été exfiltré vers Yaoundé avec sa famille ce dimanche soir. L’information, non encore confirmée par les autorités, a provoqué une vive indignation dans les quartiers populaires de Douala.
Des centaines d’habitants sont descendus dans les rues pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une tentative de soustraire le militaire à la justice. Les manifestants affirment que les deux victimes participaient pacifiquement aux protestations contre le vol présumé de la victoire de Issa Tchiroma à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
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Les organisations citoyennes et de défense des droits humains appellent à une enquête indépendante et à la fin de la répression. Elles exigent également la protection des témoins et des familles endeuillées.
« On ne peut pas tuer des citoyens qui réclament la vérité des urnes, puis protéger les coupables »,
a déclaré un militant joint à Douala.
Depuis le scrutin du 12 octobre 2025, le Cameroun traverse une crise post-électorale marquée par des manifestations dans plusieurs villes, notamment Douala, Maroua et Garoua. La contestation s’est intensifiée après la diffusion d’images montrant des tirs à balles réelles contre des manifestants. Le gouvernement reste silencieux face aux accusations d’exfiltration et d’impunité. Pendant ce temps, la colère grandit, alimentée par le sentiment que la justice ne s’applique pas de la même manière pour tous.
