Par Ilyass Chirac Poumie
À Yaoundé, le président élu Issa Tchiroma Bakary a confirmé qu’il n’introduira aucun recours devant le Conseil constitutionnel du Cameroun. Selon son entourage, cette décision découle d’une conviction claire : « la vérité des urnes est déjà connue de tous ».
Tchiroma estime que les procès-verbaux publiés bureau de vote par bureau de vote, conformément à l’article 113 du code électoral, suffisent à établir la réalité du choix populaire exprimé le 12 octobre.
Des proches du candidat du Fsnc (Front pour le Salut National du Cameroun) affirment qu’il refuse d’entrer dans un processus qu’il juge discrédité, estimant que le Conseil constitutionnel, composé de proches du régime sortant, ne saurait garantir une évaluation impartiale des résultats.
Cette position tranche avec celle d’autres formations politiques comme le Pcrn ou le SDF, qui ont déposé des requêtes dénonçant diverses irrégularités.
Pour Issa Tchiroma, « le peuple camerounais a déjà parlé dans les urnes, et nul ne peut confisquer sa volonté ». Son équipe appelle désormais à une transition pacifique et à la reconnaissance officielle de la victoire populaire afin d’éviter l’enlisement du pays dans une crise postélectorale.
Le scrutin du 12 octobre 2025 a été marqué par une participation record et une vague de contestations dans plusieurs régions. Tandis que les observateurs indépendants et plusieurs partis d’opposition reconnaissent la victoire d’Issa Tchiroma Bakary, le régime sortant continue de temporiser.
Le refus du président élu de saisir le Conseil constitutionnel apparaît comme un acte politique fort, destiné à signifier que la légitimité ne se trouve plus dans les institutions contestées, mais dans la volonté du peuple.
