Par Hajer Elina
À Yaoundé, une source proche du Palais d’Etoudi affirme que Paul Biya n’aurait pas donné d’instruction directe concernant le déploiement massif des forces de sécurité observé ces derniers jours dans les régions du Nord et dans certaines grandes villes du pays.
Selon notre source, le chef de l’État sortant se montrerait réticent à toute escalade de violence, contrairement à certains de ses collaborateurs — Paul Atanga Nji, Ferdinand Ngoh Ngoh et Chantal Biya — qui encourageraient une stratégie de fermeté face aux mouvements populaires exigeant le tripatouillage du verdict des urnes.
Des indiscrétions au sein du gouvernement font état de profondes divisions entre faucons et modérés du régime, alors que la pression nationale et internationale monte après la victoire revendiquée d’Issa Tchiroma Bakary.
Outre la médiation de la France, des sources diplomatiques confirment par ailleurs que le président élu a entrepris, dans les jours suivant le scrutin, une tournée de consultation auprès de ses alliés régionaux, notamment au Nigeria et au Tchad, avant d’obtenir le soutien politique du gouvernement centrafricain.
Ces appuis africains renforcent la légitimité internationale du leader du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), pendant que le pouvoir sortant tente toujours de falsifier les procès-verbaux suscitant des scènes de violence ça et là.
Le scrutin présidentiel du 12 octobre 2025 a plongé le Cameroun dans une phase d’incertitude politique inédite. Alors que plusieurs observateurs et organisations civiles ont reconnu la victoire d’Issa Tchiroma Bakary, des factions du régime sortant tentent d’en contester les résultats.
Les tensions sont particulièrement vives dans le Nord et à Douala, où des manifestations pro-Tchiroma ont été réprimées ces derniers jours.
Dans ce climat fragile, la position ambiguë de Paul Biya — tiraillé entre sa volonté de préserver la stabilité et les pressions de son entourage — pourrait déterminer l’issue de la transition politique en cours.
