Par Boris Ngounou
Le gouvernement explique que ce manque à gagner constitue des gains pour les ménages et les entreprises locales. Sauf que sur le terrain les produits de grande consommation sont de plus en plus chers, avec un taux d’inflation qui se situe déjà à 8,5%. Le Comité chargé du suivi de la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Économique Bilatéral Cameroun-Union Européenne, vient de rendre sa copie pour le compte des 7 premières années du processus. Du 4 août 2016 au 31 décembre 2023, les pertes fiscales enregistrées par le Cameroun, du fait du démentiellement des barrières douanières appliqué sur les produits en provenance de l’union européenne s’élèvent à 70,5 milliards de Fcfa.
Et selon les prévisions de la Direction Générale des Douanes, ces pertes fiscales devront davantage croitre, avec le lancement de la huitième phase de démantèlement des barrières tarifaires, et le passage en août 2024 des produits du troisième groupe, à un démantèlement de 40%. Au ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), des responsables expliquent qu’il ne faut cependant pas s’alarmer de ces pertes fiscales induites par la mise en œuvre des Ape. Pour ces derniers, ces moins-values fiscales de l’État constituent des gains pour les ménages et surtout les entreprises, principalement les moyennes entreprises qui représentent 56,1% des 1 021 entreprises bénéficiaires de la préférence Ape au 31 décembre 2023.
Sauf que sur le terrain, ces supposés bénéfices des Ape, engrangés par les entreprises locales ne se traduise pas une baisse des prix des produits locaux. Au contraire, les produits locaux ont un taux d’inflation supérieur à celui des produits importés, soit 8,5% contre 6%, selon les chiffres de l’institut national de la statistique (Ins).
