Par Joël Onana
Alors que tout était fin prêt pour le sommet extraordinaire conjoint Ceeac Cemac sur la ratification des communautés économiques régionales en Afrique centrale, prévu pour le 18 juillet 2025 à Yaoundé, la présidence de la République a annoncé le report de l’évènement.
Le président de la commission de la Cemac, Baltasar Engonga Edjo’o, avait supervisé les préparatifs avec des experts à Douala récemment.
Cependant, contre toute attente, le président Paul Biya a décidé le 10 juillet 2025 de reporter le sommet à une date ultérieure.
Le ministre d’État, Secrétaire général de la présidence de la République, a annoncé ce report sans en donner les raisons. Près d’une vingtaine de chefs d’État, notamment les dirigeants des États membres de la CEMAC, de la CEEAC et des pays du Grand Lac, étaient attendus à Yaoundé pour cet événement. Selon le communiqué du Conseil des ministres de la CEEAC, le Sommet extraordinaire annoncé pour ce mois est convoqué par le président Paul Biya. Il est consacré au « processus de rationalisation des CER (Communautés économiques régionales) », dont le chef d’État camerounais est président. L’idée de rationaliser les CERs a germé lors de la 14ème Conférence des Chefs d’Etat de la CEEAC, tenue en octobre 2009 à Kinshasa en RDC.
Ce projet vise la mise en place d’une seule Cer devant remplacer la Cemac et la Ceeac. En clair, il est question d’arrimer le processus d’intégration aux objectifs de l’Union africaine et d’endiguer le faible niveau des échanges entre pays de l’Afrique Centrale, l’étroitesse des marchés sous-régionaux, la juxtaposition et la pléthore des organisations communautaires dans un contexte de raréfaction des ressources financières. En août 2022, le ministère camerounais de l’Economie notait déjà des avancées dans la mise en place de ce dispositif unique. Il s’agissait notamment de : l’unification des zones de libre-échange de la Ceeac et de la Cemac ; l’élaboration d’un Code des douanes, d’un tarif extérieur commun et d’une politique commerciale commune ; l’adoption de douze domaines prioritaires de rationalisation (commerce, santé, libre-circulation des personnes et des biens, mécanisme de financement de l’intégration, sécurité, règles budgétaires et monétaires, etc.).
