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Cameroun | Import-substitution ou import-subvention ? Le Mjce dénonce le double jeu du gouvernement face aux farines locales

Un discours trompeur, une réalité implacable

by world top news
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Par Sandra Embollo

Le gouvernement camerounais clame haut et fort sa volonté de promouvoir les farines locales à travers sa politique de substitution des importations. Pourtant, sur le terrain, la farine de manioc peine à s’imposer face au blé importé. Pourquoi ? Parce que derrière les slogans, l’État continue de privilégier les importations, au détriment des producteurs locaux.

Une politique schizophrène

D’un côté, le gouvernement encourage la production locale avec des formations pour les boulangers et la construction d’unités de transformation.De l’autre, il laisse le blé importé dominer le marché avec un prix de 450 FCFA/kg, contre 550 FCFA/kg pour la farine locale.
Cette distorsion des prix n’est pas une fatalité. Elle est la conséquence directe de subventions déguisées : exemptions fiscales, exonérations douanières et accords commerciaux qui permettent l’importation du blé.Résultat : les producteurs locaux sont piégés dans un marché où ils n’ont aucune chance de rivaliser.

Des producteurs locaux abandonnés

Les acteurs de la filière manioc sont à bout.
« Nous avons investi dans la transformation du manioc, mais nos stocks restent invendus », alerte un producteur de l’Ouest.
Pendant ce temps, les boulangeries, malgré les formations reçues, continuent de bouder la farine locale.

Le pain camerounais est-il condamné à être fait avec du blé étranger ?Les artisans avancent un argument discutable :
« Nos clients veulent du pain blanc, pas du pain jaune. »
Mais la véritable raison est économique : la farine locale coûte 20 % plus cher, un handicap insurmontable sans intervention de l’État.
L’hypocrisie d’un modèle économique absurde
Le paradoxe est évident : alors que l’État investit dans la transformation locale, il sabote ces mêmes efforts en laissant le blé importé entrer sur le marché.

Cette contradiction :
• freine les investisseurs,
• décourage les producteurs,
• bloque le pays dans une dépendance alimentaire coûteuse.
Pire encore, elle compromet des objectifs nationaux ambitieux, comme les 336 000 tonnes de farine locale prévues d’ici 2026, qui semblent désormais hors d’atteinte.

Le Mjce exige des mesures immédiates

Le Mouvement pour une Jeunesse Citoyenne et Entreprenante (Mjce) refuse que cette supercherie continue et propose des actions concrètes et urgentes pour rétablir l’équilibre :

  • Suppression des avantages fiscaux et douaniers qui permettent l’importation du blé
  • Mise en place d’un prix plancher garanti pour la farine locale
  • Obligation progressive d’intégrer un pourcentage de farine locale dans la production du pain
  • Création de circuits de distribution dédiés pour la farine de manioc
  • Campagnes de sensibilisation pour valoriser les produits locaux auprès des consommateurs

L’import-substitution ne doit pas être un slogan creux
Le temps du discours est révolu.Le Cameroun ne peut pas prétendre à l’autosuffisance alimentaire en continuant de subventionner l’importation au détriment de ses propres producteurs.
Le Mjce interpelle le gouvernement : l’import-substitution ne doit pas être un slogan creux, mais une réalité économique tangible.

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