Par Mon’Esse
Le Cameroun a enregistré un niveau général des prix en augmentation de 6,3% en 2022 après 2,3% l’année d’avant, 2,5% en 2020 et 2019, selon les résultats d’une étude de l’Institut national de la statistique (Ins) rendus publics mardi.
Ce taux d’inflation record, qui survient après les 9,0% de 1995, est largement en deçà du seuil de 3% admis au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Les pressions inflationnistes perdurent et se généralisent à toutes les villes, le taux le plus élevé ayant été enregistré à Ngaoundéré et le moins élevé à Garoua.
Si le principal déterminant de cette poussée inflationniste est attribué à l’accélération des prix des produits alimentaires, l’Ins explique l’augmentation de 5,0% des prix des produits importés en un an, tout comme ceux des produits locaux de 6,4%, sur le plan externe à la fois par les effets néfastes du Covid-19, mais surtout par la guerre russo-ukrainienne.
Cette inflation en 2022 aura aussi été plus d’origine locale qu’importée, l’économie nationale, souligne l’enquête, «affiche une bonne résilience, comparativement à d’autres pays».
Mais 2023 ne risque pas de connaître de répit, dans un contexte où l’activité économique mondiale continue d’être affaiblie par les incertitudes liées à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le resserrement des conditions financières, les pressions inflationnistes ainsi que les tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
Le taux d’inflation de 2023 pourrait ainsi se situer au-dessus de 6%, du fait entre autres de la révision à la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe, des nouvelles impositions fiscales de la Loi des finances de l’année en cours, mais également de la situation difficile que traverse l’économie mondiale.