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Par Léopold DASSI NDJIDJOU
A 10 mois de l’élection présidentielle, le champ politique camerounais n’a jamais été aussi en alerte, politisé ou chauffé à blanc d’une part par les réseaux sociaux qui étalent sans filtre les errements réels ou supposés du pouvoir et d’autre part les conditions de vie de plus en plus difficile des Camerounais. Les appels tous azimuts des inscriptions sur les listes électorales et du vote massif des citoyens le jour dit, sont une sorte de boule de cerise sur le gâteau qui en dit long sur le degré d’engagement et de motivation du peuple, le dernier arbitre de tout jeu électoral.
Ce peuple que les observateurs les plus avertis ont traité de tous les noms d’oiseaux, « zombifié », « lobotomisé », « en apnée », pour le moins que l’on puisse en dire, a commencé à renverser les convictions les plus robustes et ancrées. Qui aurait pu croire il y a quelques mois, qu’une éventuelle candidature de Paul Biya, « le maître des horloges politiques », ferait tant de bruits au point que le gouvernement fera une sortie officielle pour dire qu’il n’en est rien, que Paul Biya n’a pas annoncé sa candidature. Un rétropédalage ? Chacun peut se faire une opinion. La question cruciale est la réception des candidatures frelatées, fabriquées au bord du chemin à la va-vite, au sein de l’opinion. Ce peuple n’est plus dupe! Tous les acteurs politiques devraient se raviser au moment de se présenter devant le souverain camerounais en 2025 ! Il a appris le jeu politique par les feintes, les rebuffades, les crocs en jambes, les machinations et les manœuvres des hommes politiques.
Ce peuple neuf et naïf en politique, a bu la tasse du douloureux apprentissage jusqu’à la lie. Il est aujourd’hui au faîte des tenants et des aboutissants qui émaillent le champ politique camerounais. Les candidats n’ont qu’à bien se tenir en se présentant aux Camerounais qui sont désormais debout. Il faudrait montrer patte blanche car désormais, ce que chacun fait dans le noir est su ; les stratégies des uns et des autres sont passés au scanner à longueur de journée sur les marchés, dans les bureaux et partout où il y a du monde. « On se connaît », lançait récemment un citoyen désabusé à un acteur politique très présent dans les médias. Les réseaux sociaux sont un adjuvant certain de l’éducation de masse, en bien ou en mal du peuple camerounais.
Mesdames et Messieurs les candidats annoncés et à venir, nul n’entrera à Eoudi s’il ne porte ce peuple à cœur, s’il n’est pas engagé d’œuvrer en tant que serviteur du peuple. A ceux qui ont soif de se servir au lieu de servir le Peuple, de jouir du pouvoir sur le dos du Souverain, octobre 2025 sonne comme l’instant de la course vers la quête du Graal qui livre le bonheur du peuple camerounais.
La confiture pleine la bouche, la bombance sans fin sous les cris de détresse, pourront être des excès qui empêcheraient certains de passer par le trou de l’aiguille pour la quête de ce Graal. Nul n’entrera s’il n’est apte, s’il n’a pas la forme, en un mot, s’il n’est pas bon pour le peuple.
