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Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Au cours de cette journée marathon de concertation dont la phase protocolaire a été présidée par le ministère de la la Promotion de la famille et de la femme ( Minproff) à travers sa représentante, on a appris que le Cameroun a enregistré plus de 6000 cas de violences basées sur le genre, et 75 cas de féminicides l’année dernière. Ndh, quant à elle, représentée par Rose Lende, a dit toute la détermination d’oeuvrer en synergie pour limiter les Vfff. Un autre point fort de ce conclave d’édification de stratégie pour limiter les violences , a été porté par l’experte en genre, Ndjella Élizabeth Mekougou Obama. Le genre n’est pas lié au sexe.
La violence liée au genre n’a rien à voir avec la morphologie, la physiologie et autres. Elle a recensé six types de violences qui sont au niveau institutionnel, physique, politique, entre autres. La situation en Rca n’est guère différente. 80% de femmes qui travaillent sont dans l’informel. Seulement 10% de femmes sont dans le corps de la magistrature en dépit du vote de la loi en 2016 portant sur la parité entre les hommes et les femmes, accordant 33% de places aux femmes. 21 % seulement de femmes sont au gouvernement et 12,87 % sont des parlementaires.
Le taux de mortalité des femmes en couche est le deuxième le plus élevé au monde avec 36%. On recense entre 10.000 et 15.000 Vfff en moyenne chaque année. 76% de la population globale vit en dessous du seuil de la pauvreté dont la majorité est constituée de femmes et de filles. A la fin de cette formation, les femmes vont dresser un plaidoyer à adresser aux différents partenaires pour le renforcement de la lutte contre les violences faites aux femmes et filles.
Réactions :
Sylvie Jacqueline Ndongo, présidente internationale de Wilpf
” Le patriarcat est nocif et a incidence directe sur les violences faites aux femmes “
<< Nous sommes là dans la cadre d’un forum sous régional sur le patriarcat, sur la limitation des violences à l’égard des femmes et des filles. Le patriarcat c’est un système qui légitime la suprématie de l’homme sur la femme et qui malheureusement vient avec un certain nombre de construits sociaux. Ces construits là qui font la suprématie de l’homme malheureusement dans notre contexte a des conséquences car elle permet à l’homme de poser des actes qu’il trouve normaux. Ces actes malheureusement sont constitutives de la violence sur les femmes et les filles. Le patriarcat est fondé sur le présupposé que l’homme est supérieur à la femme sinon qu’elle est sa propriété. Quand ont voit le taux de féminicides qui grimpe , le taux de violence. Cette recrudescence est parfois justifiée parce que le patriarcat est un peu légitimé. Le patriarcat est nocif et a une incidence directe sur les violences faites aux femmes et aux filles mais également sur le plan économique et social. Nous savons qu’elles constituent une dividende démographique importante. Le fait qu’elles croulent sous le poids de la violence limite leur potentiel. Il est important de pouvoir agir et c’est pourquoi nous sommes le à aujourd’hui. >>
Rose Lende, Ndh-Cameroun
” Ce forum est un espace, un cadre d’échanges collectifs et critiques “
<< Il s’agit d’un forum pour interpeller non seulement au niveau étatique, mais au niveau social. Il est question d’interpeller les Organisations de la société civile, des organisations internationales et d’autres acteurs tels que les leaders religieux et même traditionnels, de travailler pour la limitation des violences fautes aux femmes et aux filles. En Afrique, les femmes sont victimes d’un patriarcat qui se manifeste par des violences à leur encontre dans tous les domaines de la vie: politique, économique, culturel entre autres. Les femmes n’ont pas les moyens ni les possibilités de s’entendre. C’est pourquoi ce forum est un espèce, un cadre d’échanges collectifs et critiques pour sortir avec des recommandations fortes afin de transformer à l’avenir notre société pour que les femmes et les filles aient leurs places et s’épanouissent.>>
Lucie Baolo, Coordinatrice sous régionale de la Coalition d’Action pour mettre fin à la Vfff. (Violence faite aux femmes et aux filles)
< < Nous avons mis en place une coordination régionale >>
<< Nous avons mis en place cette Coalition il y a de cela il y a de cela trois mois dans le cadre des activités dans nos pays respectifs, au Cameroun et en Rca. Nous avons organisé un atelier au Cameroun pour permettre aux deux coalitions de se mettre ensemble pour chercher les voies et moyens, des stratégies de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. A l’occasion , on en a profité pour mettre en place notre Coordination sous-régionale. Nous avons à l’occasion élaboré notre document de plaidoyer qui sera validé d’ici peu. Ce document va nous permettre de travailler avec toutes les couches dont les multimédias médias, les leaders communautaires, les leaders religieux, les services déconcentrés de l’État, les jeunes ( car on a besoin de la participation de tout le monde pour que cette lutte soit définitive).
Propos recueillis par L.D. N.
