Une enquête de Joseph OLINGA N.
La nouvelle affaire de la rive gauche du Noun fait suite à une correspondance adressée au gouverneur de la région de l’Ouest, en 2014. La correspondance dont nous avons obtenu copie déroule les griefs de la communauté Bamiléké à l’encontre, à la fois, de leurs voisins Bamoun et de certaines autorités administratives.
Les chefs traditionnels de l’espace estimé à 212 kilomètres carrés et une population de 12 mille 600 habitants, soulignent que les troubles vécus sur la rive gauche du Noun sont
«perpétrés et manipulés par certains de nos frères venant de Foumbot et connus des autorités administratives et juridiques voire traditionnelles du Noun.»
Pour illustration, la correspondance signée des sept chefs des communautés Bamiléké signalent que
«Cette situation sest aggravée en 2012 avec la note royale N° 01/Nr/Prb/Fban/A1 qui nommait certains individus véreux comme gardiens du domaine coutumier du roi Bamoun à la rive gauche du Noun.».
Des individus, souligne la même correspondance,
«qui se sont constitués en véritable chefs de gangs molestant au quotidien nos populations, dérobant leurs biens tout en leur expropriant leurs parcelles de terre.»
Dynastie Sharé
Des dénonciations peu au goût du palais royal Bamoun. Premier adjoint au sultan-roi des Bamoun, Inoussa Ngoupayou reconnaît à priori que les espaces querellés, tout comme l’ensemble du département du Noun appartiennent au domaine de l’Etat. De même que l’interlocuteur au sultanat Bamoun souligne que
«La rive gauche du Noun se trouve au rang des 17 ou 18 groupements qui constituent le département du Noun.»
Selon cette source,
«le sultan Roi des Bamoun, descendant de la dynastie Sharé, est chef supérieur de premier degré avec comme territoire de commandement le département du Noun, y compris la rive gauche du Noun.»
Cette source martèle que
«Dans le Noun, il y a une autorité traditionnelle qui a le pouvoir traditionnel sur les terres, même si on sait quelles font partie du domaine national.»
Principalement indexé par les populations Bamiléké de la rive gauche du Noun, Inoussa Ngoupayou invoque le rôle dadministrateur des domaines du palais royal Bamoun. Un rôle qui, indique la même source, lui donne la latitude de proposer au sultan-roi des Bamoun des nominations aux postes de superviseur du domaine coutumier. C’est dans cette optique quune note royale, destinée aux villages de la rive gauche du Noun, a été signé le 15 août 2015 par le sultan Ibrahim Mbombo Njoya.