Par Hajer Elina
La diffusion, ce lundi, d’un manifeste signé par une organisation se présentant comme “La Yaoundéen Société Civile” provoque une vive controverse dans la capitale camerounaise.
Le texte, intitulé
« Non à la déstabilisation du Cameroun », invite les citoyens à rester calmes, à “attendre les résultats officiels” et à “empêcher tout désordre chez eux”.
Le document serait promu par Jean Simon Ongola, élu de Yaoundé 7, présenté comme le principal animateur de cette structure.
Si le message prône officiellement la paix et le respect de la loi, plusieurs observateurs y voient une tentative d’instrumentalisation identitaire.
“Yaoundé n’appartient pas à une tribu, mais à tous les Camerounais”, ont réagi de nombreux internautes, dénonçant une rhétorique sous-jacente qui tend à réserver la capitale à un groupe local.
Certains y lisent un discours d’exclusion voilé, notamment dans les passages où les signataires déclarent :
“Je ne permettrai aucun bruit ni désordre chez moi au nom des élections. Que ceux qui veulent semer le désordre aillent le faire ailleurs.”
Des expressions jugées inquiétantes dans un climat post-électoral déjà tendu, où la moindre confusion identitaire peut nourrir des divisions.
Jean Simon Ongola, conseiller municipal de Yaoundé 7, est connu pour son engagement au sein de plusieurs associations locales. Sa récente initiative à travers “La Yaoundéen Société Civile” suscite toutefois des interrogations sur la frontière entre mobilisation citoyenne et repli communautaire.
Depuis la clôture du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, Yaoundé est au centre de toutes les attentions. La capitale accueille les organes officiels de compilation des résultats et sert de baromètre politique pour la suite du processus électoral.
Dans ce contexte, de nombreux acteurs de la société civile appellent à éviter les amalgames ethniques et à préserver le caractère national et inclusif de la ville.
“Yaoundé, capitale du Cameroun, appartient à tous les Camerounais”,
rappelle un communiqué conjoint de plusieurs organisations citoyennes, en réponse au manifeste d’Ongola.
