Par Ilyass Chirac Poumie
Dans une série de déclarations publiées sur son mur Facebook, le journaliste Christophe Bobiokono a vivement critiqué la structure du système électoral camerounais, estimant que la présence de magistrats à la tête des commissions de dépouillement et du Conseil constitutionnel n’est qu’un leurre destiné à donner une apparence de légalité à la fraude.
“Le fait que les commissions départementales et nationales, voire le Conseil constitutionnel, aient à leur tête des magistrats est un mirage pour faire croire que la justice sécurise les résultats électoraux”,
a déclaré le journaliste.
Pour lui, cette architecture institutionnelle sert davantage à légitimer des manœuvres politiques qu’à garantir la transparence du vote.
“Je démontre, à partir du silence et de l’inaction des responsables devant les nombreuses dénonciations de fraude, qu’ils en sont les organisateurs”,
a-t-il ajouté.
Bobiokono souligne enfin qu’il existe une différence fondamentale entre
“arracher une victoire par des manœuvres frauduleuses” et “gagner une élection dans les urnes”,
appelant les institutions à se réconcilier avec leur mission de justice et de vérité électorale.
Figure respectée du journalisme d’investigation, Christophe Bobiokono est directeur de publication du journal judiciaire Kalara et ancien membre du Comité national des droits de l’homme et des libertés.
Ses prises de position critiques sur la gouvernance, la corruption et l’indépendance de la justice lui valent une réputation de voix morale et engagée dans le paysage médiatique camerounais. Sa sortie intervient alors que le Cameroun vit une période de fortes tensions post-électorales, marquée par des accusations de fraude massive et de complicité institutionnelle.
Plusieurs acteurs de la société civile appellent à une réforme profonde du dispositif électoral, notamment sur le rôle et la neutralité des magistrats au sein des organes de compilation et de validation des résultats.
