Panorama papers
Par Sandra Embollo
La nuit du 15 octobre est marquée par une forte agitation dans plusieurs localités du Cameroun. À Dschang, les populations en colère ont incendié successivement la maison du Rdpc et le palais de justice, accusant le parti au pouvoir de falsification des procès-verbaux. Des affrontements opposent les manifestants aux forces de l’ordre, qui répliquent par des jets de gaz lacrymogènes. Plusieurs bâtiments publics ont été touchés et des interpellations signalées.
Selon des témoins, la tension a éclaté après que des citoyens auraient « récupéré » des documents d’Elecam censés confirmer la victoire écrasante d’Issa Tchiroma Bakary. Un véhicule aurait également été incendié devant le commissariat central de la ville.
À Bafang, la situation contraste : des marches nocturnes rassemblent des foules en liesse scandant le nom de Tchiroma. L’annonce, par un magistrat local, de la phrase devenue virale « Tchiroma a gagné ! » a déclenché une explosion de joie dans la ville.
Du côté du littoral, à Limbé, les tensions restent palpables. Des manifestants dénoncent une tentative de falsification de procès-verbaux au Conseil municipal de la ville, où le représentant du Fsnc aurait été retenu depuis plusieurs heures pour le contraindre à signer des documents contestés.
Des témoins sur place rapportent des slogans hostiles au régime : « Mista Biya is not longer our president », alors que des pneus brûlent sur la route principale.
Depuis la clôture du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, les signaux de crise se multiplient dans plusieurs régions du Cameroun. Les accusations de fraude électorale visant des responsables locaux d’Elecam et du Rdpc nourrissent la colère populaire.
À l’Ouest, les bastions de l’Undp et du Fsnc, alliés d’Issa Tchiroma, ont été les premiers à proclamer des résultats favorables à ce dernier, accentuant la tension.
Les forces de sécurité ont été déployées pour tenter de ramener le calme, tandis que la Commission nationale de recensement général des votes poursuit encore la centralisation officielle des résultats, dans un climat de méfiance et d’incertitude.
