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Par Serge Aimé BIKOI
Dans un message porté ayant fuité sur les réseaux sociaux, Landry Galax Etoga demande à entendre toutes les parties impliquées pour garantir la manifestation de la vérité avec des conclusions attendues sous 72h. Le message porté fuite deux semaines après le message porté du même Secrétaire d’État à la défense en charge de la gendarmerie nationale mettant en garde ses collaborateurs contre les actes de torture et garde à vue abusives. G. Etoga a, en effet, annoncé, en date du 13 novembre 2024, des sanctions disciplinaires contre certains éléments qui ne respecteront pas cette mise en garde. Il fait savoir qu’il a constaté un abus des garde à vue dans les unités de gendarmerie. Le patron de la gendarmerie nationale rappelle, dans ce message, que les gardes à vue sont “encadrées par la loi”.
Cet acte de torture a droit de cité alors que Le Comité contre la torture de l’Onu vient de publier ses conclusions sur le Cameroun, la Jordanie, le Koweït, la Mongolie, la Namibie et la Thaïlande. Concernant le cas du Cameroun, le Comité s’est alarmé des nombreuses allégations de torture et de mauvais traitements, d’exécutions sommaires, de meurtres et de fosses communes, de déplacements forcés, de disparitions forcées, d’enlèvements, de détentions arbitraires et prolongées sans inculpation ni procédure judiciaire, de détention au secret dans des lieux non officiels et de violences sexuelles et sexistes, commises par les forces de défense et de sécurité, le Bataillon d’intervention rapide, les forces de police et de gendarmerie dans le cadre d’opérations anti-insurrectionnelles et par des groupes armés non étatiques dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cet organe a exhorté le Cameroun à veiller à ce que ces allégations fassent l’objet d’enquêtes rapides, approfondies et impartiales menées par une autorité indépendante, à ce que les responsables soient identifiés, poursuivis et punis et à ce que les victimes aient accès à des recours effectifs et à une réparation complète.
Le Comité contre la torture de l’Onu s’est déclaré aussi préoccupé par les informations faisant état d’actes d’intimidation, de menaces, de harcèlement, d’usage excessif de la force, d’arrestations et de détentions arbitraires, de poursuites judiciaires, notamment par des tribunaux militaires, de torture et de mauvais traitements, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires visant des défenseurs des droits humains, des membres de la société civile, des journalistes, des opposants politiques et des manifestants pacifiques. Le Comité a demandé au Cameroun de prendre les mesures nécessaires pour garantir que ces personnes soient correctement protégées contre les violations des droits humains qui pourraient survenir en raison de leurs activités. Cette instance onusienne exige que toutes ces violations fassent l’objet d’enquêtes approfondies et impartiales, que les responsables soient jugés et condamnés et que les victimes ou leurs familles soient indemnisées.
