Par Joseph Ndzie Effa.
Comme si rien ne s’était passé, André Basile Kalong garde la sérénité au lendemain de l’annonce faisant état de ce qu’il avait été banni de toutes les activités relatives à la boxe, notamment au sein de l’Afbc et à la Fédération camerounaise de boxe (Fecaboxe) pour une durée de 8 ans. “Je suis à Dubaï”, lance-t-il au journaliste de “panorampapers.com”, au cours d’un entretien téléphonique en renseignant l’objet de son voyage : assister à deux événements sportifs majeurs. Notamment le Congrès extraordinaire de la Confédération africaine de boxe (Afbc) et le Congrès annuel de l’International Boxing Association (IBA). Tout ceci en sa qualité de membre et un des responsables de l’Afbc.
Pourtant au même moment, un document sous entête de la Afbc tenant sur quatre pages circulait sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une “décision de la Commission d’éthique de l’Afbc”. Portant “Résultat final de l’enquête concernant André Basile Kalong, ex-secrétaire général de l’Afbc”, en titre. Il était flanqué de la signature de Lwandiso Kwababana, se présentant comme le “président” et Alpha-Oumar Baldé, le “secrétaire” de la dite commission d’éthique de l’Afbc.
Quelques jours avant cet épisode, les autorités de l’Afbc avaient eu vent de la “Mission d’une supposée Commission d’éthique de la Confédération Africaine de Boxe au Cameroun”. Elles avaient saisi le ministre des sports et de l’Education physique (Minsep), le 13 novembre 2024 par correspondance (consulté par panorama papers). Par le biais du président par intérim, Ferdinand Ilunga Loyoyo, l’Afbc avait mis en garde le gouvernement sur ce que ces hôtes n’étaient pas mandatés par le Conseil d’administration” qui est sous sa direction. Et qu’il fallait dorénavant “n’accorder aucune attention à cette mission qui agit désormais dans l’illégalité et dont l’Afbc ne répond plus”, avertissait le Président par intérim.
Bien plus tôt justement, les différents présidents des fédérations nationales de boxe ou leurs représentants formellement mandatés s’étaient déjà prononcé sur le sujet. Ils avaient à ce propos mis à profit les championnats africains organisés du 14 au 27 octobre 2024, à Kinshasa en République démocratique du Congo. A cette occasion, ils demettaient déjà certains membres de l’équipe dirigeante d’alors, de leurs fonctions.
Dissoute
Le 24 octobre 2024 à Pullman Hôtel de Kinshasa, ils s’étaient réunis à deux reprises en leur titre de membres du congrès de l’Afbc. A 14 heures déjà, ils avaient voté une motion de défiance contre le Président de l’Afbc et son équipe. C’était sous la présidence du doyen d’âge, Bonaventure Nzizou Manfoumbi du Gabon. En fin de journée, la motion de défiance signée de 32 présidents de fédérations nationales présents avait donné lieu à la destitution du président Eyassu Wossen Berhanu et quelques membres du Conseil d’Administration. La Commission d’éthique était dissoute, à la même occasion. Le président avait ainsi entraîné dans sa chute les deux signataires de la décision sanctionnant André Basile Kalong. Un document produit alors que ses auteurs n’en avaient plus qualité.
La tenue à Dubaï du congrès de l’Afbc, les 5 et 6 octobre 2024, est l’une des résultantes de la mise à l’écart de l’équipe à Eyassu Wossen Berhanu. Elle était connue pour son obstination à refuser de convoquer ce congrès, ainsi que le rappelle Guillaume Muyembe Calwe, membre du collectif des avocats de l’Afbc.
Celui-ci rapporte que le 9 octobre 2024 devant le Président et le Vice -president de l’IBA à Dubaï, Eyassu Wossen avait donné son avis favorable à la convocation d’un congrès extraordinaire demandé par plus d’un tiers des fédérations nationales ainsi que le prévoit la Constitution de l’Afbc. Ce compromis n’avait pas prospéré.