Par Arlette Akoumou Nga
En retard, du début à la fin. Confrontées à une grave fuite de documents classifiés sur plusieurs messageries et plates-formes en ligne, les autorités américaines peinent à maîtriser le scandale. Leur communication a été minimaliste et l’enquête fédérale est restée à la remorque des révélations médiatiques. Il a fallu une semaine pour identifier le principal suspect. Jeudi 13 avril, peu avant 14 heures, les policiers du FBI sont arrivés à North Dighton, dans le Massachusetts, au domicile de Jack Teixeira. Le jeune homme de 21 ans, short rouge et tee-shirt kaki, a été embarqué, les mains menottées. Il doit être présenté devant un juge de Boston vendredi, en vue de son inculpation dans le cadre de l’Espionage Act.
Son nom avait été publié dans la matinée par le New York Times. Depuis septembre 2019, Jack Teixeira travaillait au sein du département du renseignement de la garde nationale, où il œuvrait à la sécurité des cybercommunications militaires. Son rôle d’animateur d’un groupe de discussion en ligne, avec lequel il avait partagé les documents classifiés pendant de longs mois, avait été décrit en détail par le Washington Post dès jeudi soir. Les deux journaux ont donc pris de vitesse les enquêteurs, ajoutant de l’embarras à la crise sécuritaire causée par cet « acte criminel délibéré », selon l’expression du Pentagone.