Par Sandra Embollo
C’est un principe chez Donald Trump : ne jamais reconnaître un revers et toujours clamer victoire. Il revendique ainsi d’avoir le début de présidence le plus actif de toute l’histoire des États-Unis avec plus de 300 décisions signées en un peu plus d’une semaine. En revanche, pas un mot sur la décision intervenue après plusieurs heures de confusion : le retrait par son bureau de gestion et du budget du texte qui mettait en pause les versements des prêts et autres bourses par le gouvernement fédéral le temps d’examiner si tout cela était en conformité avec ses priorités : lutter contre les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion, contre ce qu’il appelle « l’idéologie woke » ou contre les politiques favorisant les énergies propres entre autres.
Le point de départ est un mémo publié tard au soir du 27 janvier par la Maison Blanche, demandant aux ministères et agences fédérales de geler une partie des dépenses « d’assistance», à savoir les subventions et allocations notamment. Cela concernait potentiellement des centaines, voire des milliers de milliards de dollars irriguant tout le pays, et bénéficiant aux personnes âgées, aux familles démunies ou encore aux anciens combattants.
Marche arrière toute
L’Office du budget rattaché à l’exécutif américain a envoyé à tous les ministères et à toutes les agences fédérales une note indiquant que ce premier mémo n’était plus valide. La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a elle assuré que le projet initial du président, à savoir interrompre les financements qui ne répondent pas à ses priorités, restait « totalement en vigueur ». Elle a indiqué que la marche arrière sur les instructions données lundi par l’Office du budget visait à « mettre fin à toute confusion » née d’une décision prise mardi par un juge fédéral. Bien que l’administration ait assuré que les Américains recevant des aides directes continueraient à les percevoir, le fonctionnement de l‘assurance santé pour les plus démunis a été perturbé et certains organismes par lesquels passaient certaines aides n’étaient plus en mesure de les fournir.
Loin des promesses de départ
Une situation gênante quand on se pose en défenseur du peuple et qu’on a promis de ne pas y toucher. De plus, l’application du texte a été bloquée par un juge fédéral à la suite de plusieurs actions en justice. Mais la Maison Blanche insiste pour dire que les principes politiques restent valables. Elle va devoir trouver un autre moyen, efficace et légal, pour les appliquer.
La marche arrière sur le gel des aides fédérales vient troubler une journée pendant laquelle Donald Trump a prévu de ratifier solennellement la première loi votée depuis son investiture, un texte anti-immigration, et de prendre de nouveaux décrets, visant en particulier la sensibilisation au racisme à l’école et les manifestants pro-palestiniens.