Par Sandra Embollo
Le rappeur Koba LaD, connu pour ses trois disques de platine, a été condamné mercredi soir à six ans de prison ferme par le tribunal judiciaire de Créteil pour homicide involontaire aggravé. En septembre 2024, il avait causé un accident de la route mortel au volant d’une voiture de luxe, alors qu’il roulait à vive allure et sous l’emprise du cannabis.
La justice a également prononcé l’annulation de son permis de conduire et une interdiction de le repasser pendant dix ans, comme l’avait requis le ministère public. Marcel Junior Loutarila, de son vrai nom, reste incarcéré à l’issue de l’audience, après neuf mois de détention provisoire. Lors du procès, l’artiste de 25 ans a présenté des excuses à la famille de la victime. « De A à Z, je suis en faute, du début à la fin… Par ma faute, j’ai perdu l’un de mes meilleurs potes, et c’est dur de vivre avec. » Le passager décédé, Luc Dogbey, était un ami proche du rappeur, styliste de profession. Sa compagne, assise à l’arrière, avait été légèrement blessée dans l’accident.
Mais pour le procureur, il s’agit d’une « reconnaissance de façade ». Selon lui, le rappeur n’a pas pris la pleine mesure de ses responsabilités : « On a l’impression que M. Loutarila n’a pas compris que c’est lui le prévenu, que c’est à lui qu’on reprochait d’avoir tué M. Dogbey. »
retenues par le tribunal : vitesse excessive et usage de stupéfiants. L’accident s’était produit sur une bretelle de sortie d’autoroute, à proximité d’une station-service. L’accusé a maintenu sa version des faits, selon laquelle l’accident a eu lieu en raison d’une queue de poisson d’une voiture, qui l’a forcé selon lui à faire une « mauvaise manœuvre » ayant conduit à l’accident.
Cette condamnation s’ajoute à une liste déjà longue de condamnations pour le rappeur. Il avait été poursuivi en 2022 pour des violences, notamment sur son ancien manager, et pour des infractions liées à la drogue. En 2020, il avait déjà été condamné pour un accident de voiture non mortel à Marseille. La famille de la victime s’est dite soulagée d’une décision jugée à la hauteur de la gravité des faits.