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France | Nombreuses réactions politiques après l’annonce de la condamnation de Marine Le Pen

La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen a été déclarée, ce lundi 31 mars, inéligible, avec effet immédiat pour les cinq prochaines années, car reconnue coupable pour détournement de fonds publics par la justice. En France et à l'international, les réactions se multiplient.

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Par Sandra Embollo

Marine Le Pen a quitté la salle d’audience dès l’annonce de son inéligibilité immédiate, avant même le prononcé du détail de sa peine. Outre cinq ans d’inéligibilité, elle a également été condamnée à une peine d’emprisonnement de quatre ans, dont deux ferme, aménagés sous bracelet électronique.

Depuis l’annonce de sa condamnation, les réactions affluent, à commencer par celle du Kremlin, qui ne s’est pas fait attendre, et a rapidement déploré une « violation des 87normes démocratiques », après la décision du tribunal de Paris. « En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques », a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répondant à une question sur la condamnation de Mme Le Pen. M. Peskov a également qualifié le jugement d’« affaire intérieure de la France ».

L’administration Trump a estimé qu’il était « préoccupant » d’exclure des candidats de la vie politique, en réaction à la condamnation à une inéligibilité immédiate de cinq ans de la cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen. « L’exclusion de personnes du processus politique est particulièrement préoccupante compte tenu de la guerre judiciaire agressive et corrompue menée contre le président Donald Trump ici aux États-Unis », a déclaré à la presse la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce.

Donald Trump a comparé la condamnation de Marine Le Pen à ses propres affaires judiciaires aux États-Unis, estimant que l’inéligibilité pour cinq ans de la dirigeante du Rassemblement national était « une affaire très importante ». « Cela fait penser à notre pays, cela ressemble beaucoup à notre pays », a déclaré Donald Trump, lui-même condamné l’an dernier dans l’affaire des paiments cachés à une actrice de films X.

Le multimilliardaire américain Elon Musk a quant à lui dénoncé un « abus du système judiciaire », prévenant qu’il y aurait « un retour de bâton » comme avec « les attaques judiciaires » contre Donald Trump. « Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le biais d’un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants. C’est son mode opératoire à travers le monde », écrit Elon Musk sur son réseau social X.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le parti Fidesz est allié du Rassemblement national au Parlement européen, a apporté son soutien à Marine Le Pen sur X : « Je suis Marine ! », a écrit le dirigeant nationaliste, qui dénonce régulièrement les attaques judiciaires contre ses alliés. Le chef du parti d’extrême droite à la tête de la coalition néerlandaise, Geert Wilders s’est dit « choqué » par cette condamnation qu’il juge « incroyablement sévère ». « Je la soutiens et je crois en elle à 100 % et je suis persuadé qu’elle gagnera en appel et qu’elle deviendra présidente de la France », a-t-il déclaré sur X.

Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a fustigé lundi la « déclaration de guerre de Bruxelles » aux sources, selon, lui de la condamnation de Marine Le Pen. « Qui craint le jugement des électeurs souvent se rassure par le jugement des tribunaux. À Paris, ils ont condamné Marine Le Pen et ils voudraient l’exclure de la vie politique. Un mauvais film que nous voyons aussi dans d’autres pays comme la Roumanie », a déclaré M. Salvini, chef de la Ligue, dans un communiqué.

« C’est la démocratie française qui est exécutée », fustige Jordan Bardella

« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée », a dénoncé de son côté le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, après la condamnation à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat de la députée du Pas-de-Calais. Jordan Bardella a rejoint Marine Le Pen au siège parisien du RN après l’annonce de sa condamnation. Le président du principal parti français d’extrême droite a appelé à une « mobilisation populaire et pacifique ». Cette condamnation de la cheffe de file du Rassemblement national « est un scandale démocratique », a écrit M. Bardella dans un message sur X. « Par notre mobilisation populaire et pacifique, montrons-leur que la volonté du peuple est plus forte », a-t-il lancé, en postant un lien vers une pétition sur le site du parti, qui dénonce « la dictature des juges ».

La « seule culpabilité » de Marine Le Pen est qu’elle « menait notre camp sur le chemin de la victoire », a réagi la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal. « Des juges se pensant au-dessus du peuple souverain, ont décidé d’exécuter dans un tribunal, celle qu’ils n’ont jamais pu faire reculer dans les urnes », a également critiqué sur X l’eurodéputée, un temps en froid avec sa tante, un message assorti d’une photo la montrant souriante aux côtés de Marine Le Pen. « On est évidemment choqué et extrêmement furieux », dit Christophe Szczurek qui cherche ses mots. Le sénateur Rassemblement national est encore ébahi par la condamnation de Marine Le Pen : « On ne pensait pas finalement que trois juges iraient jusque-là, c’est-à-dire confisquer finalement l’élection présidentielle parce qu’il s’agit du plus ni moins que de cela », affirme-t-il. 

Éric Ciotti a quant à lui dénoncé une « cabale judiciaire indigne » qui « confisque le destin démocratique de notre nation ». « La France est-elle encore une démocratie », s’est indigné sur X l’allié de la cheffe de file des députés RN. « C’est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner, de François Fillon à Marine Le Pen », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage », s’est exclamé, sur X, le patron du parti Reconquête!, Éric Zemmour.

Marine Le Pen trouve en revanche du soutien chez le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez. « Il n’est pas sain que dans une démocratie, qu’une élue soit interdite de se présenter à une émission. Ce sont les Français qui doivent. Et c’est comme ça que normalement cela doit se passer », a certifié Laurent Wauquiez. 

De son côté, le Conseil supérieur de la magistrature a exprimé lundi dans un communiqué son « inquiétude face aux réactions virulentes » après la condamnation de Marine Le Pen, les jugeant « de nature à remettre en cause gravement l’indépendance de l’autorité judiciaire ». « Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique », a déclaré le CSM dans une rare prise de parole publique.

Le premier président de la cour d’appel de Paris a également dénoncé les « menaces » à l’égard des magistrats ayant rendu le jugement dans l’affaire des assistants parlementaires européens et condamné Marine Le Pen. Exprimant dans un communiqué « sa vive préoccupation », le premier président Jacques Boulard déplore que la décision rendue par le tribunal de Paris suscite « des attaques personnelles à l’encontre des trois magistrats composant la collégialité ». « Dans un État de droit démocratique, la critique d’une décision de justice ne peut en aucun cas s’exprimer par des menaces formulées à l’égard des magistrats », a-t-il insisté. Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a aussi qualifié lundi soir sur X d’« inacceptables dans une démocratie » les menaces « proférées » à l’égard des magistrats du tribunal de Paris.

« La justice est la justice », clame la gauche

François Bayrou, le Premier ministre français, a été « troublé par l’énoncé du jugement » à l’encontre de la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, a rapporté lundi à l’AFP son entourage du Premier ministre, confirmant une information du Parisien. Le chef du gouvernement n’entend toutefois faire « aucun commentaire sur une décision de justice », a précisé son entourage à l’AFP.

Après ces propos, le patron du PS Olivier Faure a regretté lundi que « la séparation des pouvoirs » ne soit « plus à l’ordre du jour au gouvernement ». Se disant « troublé par ce trouble primo-ministériel », Olivier Faure a déploré sur X que « visiblement le respect de la loi, l’État de droit, la séparation des pouvoirs, ne sont plus à l’ordre du jour au gouvernement ».

Sur BFMTV, François Hollande a également jugé que le Premier ministre « n’a pas à être troublé, quand on est Premier ministre dans une République et qu’on est le gardien de la loi, il faut (…) accepter que les tribunaux puissent être garantis dans leur indépendance. »

Marine Le Pen « doit payer sa peine » car elle est une « justiciable comme les autres », a estimé lundi Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’EELV. « Quand on donne des leçons d’exemplarité à tout le monde, on doit commencer par se l’appliquer à soi-même », a ajouté Mme Tondelier, par ailleurs conseillère municipale d’opposition dans le fief RN d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. « La justice est la justice. “Selon que vous serez puissant ou misérable” comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous. D’autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice ! Respectons la justice, donc », a écrit Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).

« Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu’il soit », écrit le parti de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise, qui affirme n’avoir « jamais eu comme moyen d’action d’utiliser un tribunal pour se débarrasser du Rassemblement national ». « Nous le combattons dans les urnes comme dans la rue », et « nous le battrons aussi demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate », ajoute le parti. « La priorité pour nous, c’est de les battre dans les urnes. La justice prend finalement sa décision. Nous, nous nous interrogeons effectivement sur la manière de rendre tout cela plus démocratique », explique le député insoumis Aurélien Taché. 

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