Par Sandra Embollo
Pour le deuxième jour de grève, Kenya Airways a mis en place une tente à l’aéroport pour accueillir les passagers dont les vols ont été annulés.
Joel attend depuis plusieurs heures pour obtenir sa réservation d’hôtel. Ce Burundais devait décoller pour Bujumbura à quatre heures du matin dimanche. Il a découvert l’annulation de son vol à l’aéroport. « On m’a réservé un autre vol du Rwanda Air pour demain, mais on ne m’avait pas prévenu, on m’avait même envoyé un mail de check-in ! Il devrait y avoir un minimum de communication, parce qu’on leur donne notre argent, se plaint Joel. On espère au moins le minimum de respect de leur part. Et puis, il n’y avait pas assez de gens pour expliquer la situation, les gens étaient tous frustrés, vraiment… accueil zéro ! »
Quelques sièges plus loin, Hélène aussi ne cache pas sa colère. Cette Belge devait partir pour Kinshasa : « Ils vont nous mettre dans des hôtels, okay, mais moi ce que j’ai besoin de savoir c’est : est-ce qu’il y a un vol demain et à quelle heure ? C’est à eux de trouver une solution, de nous remettre sur un autre vol. Je vais pour une conférence d’une semaine à Kinshasa et j’interviens à la conférence mardi. J’ai besoin de savoir, j’ai besoin de prévenir les gens de la conférence si je n’y serai pas. Mais il n’y a aucune info. »
Des pertes évaluées à 2,5 millions de dollars par jour
Du côté de Kenya Airways et du syndicat des pilotes, on se dit prêts à négocier. Mais plusieurs tentatives ont déjà échoué. Les deux parties s’accusent mutuellement de créer une impasse en refusant tout compromis. Kenya Airways qualifie même la grève d’illégale, car les grévistes avaient reçu une injonction du tribunal à ne pas entamer d’action.
Le Pdg de Kenya Airways appelle les grévistes à retourner au travail. Le ministre des Transports, Kipchumba Murkomen aussi, est allé jusqu’à les menacer de mesures disciplinaires s’ils ne mettaient pas fin à leur action. Les conséquences financières s’annoncent importantes pour la compagnie aérienne, qui évalue ses pertes à 2,5 millions dollars par jour de grève.