Par Léopold DASSI NDJIDJOU
“Monsieur le ministre d’État, Monsieur le gouverneur, leurs Majestés, nous venons de vivre un moment historique. Les chefs traditionnels du Cameroun ont clairement exprimé leur volonté de soutenir de manière totale et inébranlable, la candidature du Président Paul Biya à l’élection présidentielle de 2025”,
lance Paul Atangana Nji euphorique à la tribune au moment de la clôture des assises électives des chefs traditionnels du Cameroun.
Par la suite, dans la même ambiance empreinte de cris youyous et d’applaudissements, il leur rassure qu’il ne voudrait pas dormir avec un tel document sur lui. Il va le remettre instamment à qui de droit avant toute chose. Cet appel porte la signature de 300 chefs selon les propos du Minat, venus des dix régions du pays, les chefs de premier et de deuxième degrés.
A la séance de clôture, le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, par ailleurs chef traditionnel de Nkolodom dans la région du Sud a rejoint la confrérie, à la grande satisfaction du Minat qui n’a pas manqué de lui dire toutes les amabilités. Comme on le voit donc, les chefs traditionnels ont grillé la politesse aux membres du parti présidentiel après la sortie de certains prélats sur une éventuelle candidature de Paul Biya , une posture du reste très regrettée par le pouvoir.
En dehors de cet appel, l’élection du nouveau bureau du Conseil a porté Guy Tsala Ndzomo au perchoir en remplacement de sa majesté Alim Hayatou, le premier président qui a rejoint l’éternité en 2021. C’est un vide comblé, car désormais le bureau pléthorique a tenu compte de toutes les sensibilités du pays. Le nouveau promu a dit toute sa sollicitude à l’endroit de tous ses pairs.
“Je ne souhaiterais pas que vous m’envoyiez devant et que vous m’abandonnez par la suite”,
a-t-il dit en réitérant toute sa disponibilité à œuvrer pour le bon fonctionnement du Conseil.
Il a sollicité du Minat un soutien dans sa lourde tâche, ce à quoi il a rétorqué que les portes de son cabinet seront toujours ouverts tout comme celles de son collègue, le Minsup.
Déjà dans son discours de bienvenue, le 1er vice président du Conseil national des chefs traditionnels avait annoncé les couleurs en disant au membre du gouvernement :
“Monsieur le ministre, les chefs traditionnels sont sur le pont et vous écoutent”.
Ce dernier ne s’est pas fait prier pour monter au filet en rappelant aux gardiens de la tradition qu’ils sont toujours ensemble dans la mission d’encadrement des populations et surtout ensemble quand il s’agit de relever les grands défis. Et sur ce point, il soulignait avec emphase que l’élection présidentielle de cette année était au nombre des défis à relever.
La confrérie des chefs traditionnels, a donc tenu, comme ils se sont engagés depuis 1983, à accompagner l’homme du Renouveau nationale dans sa lourde mission.
Cet appel ne surprend guère car le président de la République, le président de l’Assemblée nationale, le président du Conseil économique et social, le premier ministre, chef du gouvernement, sont des chefs traditionnels. Et cet acte d’appel à la candidature de Paul Biya est perçu comme qui dirait, un retour d’ascenseur au N’nom Ngui. Un des leurs.