Par Arlette Akoumou Nga
La Chine a annoncé, vendredi 15 septembre, qu’elle allait « imposer des sanctions » à deux entreprises américaines qui ont récemment conclu des contrats d’armement avec Taïwan : Lockheed Martin et Northrop Grumman. La porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mao Ning, n’a pas précisé quel type de sanction allait leur être imposé. La décision est largement symbolique dans la mesure où, depuis le massacre des étudiants sur la place Tiananmen en juin 1989, les Etats-Unis – et l’Union européenne – imposent un embargo sur les ventes d’armes à la Chine.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la Chine sanctionne des entreprises américaines de défense. Cela avait déjà été le cas pour Lockheed Martin en 2020 puis à nouveau en 2022 pour la vente de missiles à Taïwan. En 2022, Pékin avait également annoncé imposer des sanctions à l’entreprise Raytheon. Pour Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), « ces sanctions sont avant tout déclaratives, en partie destinées à donner des gages à l’opinion chinoise. Il ne s’agit pas de sanctions dites secondaires, comme peuvent le faire les Etats-Unis, et qui pourraient alors vraiment gêner les pays ou les sociétés s’approvisionnant auprès de ces grands groupes de défense ».
Lorsque, au nom de la « politique d’une seule Chine », les Etats-Unis ont reconnu en 1979 la République populaire de Chine, au détriment de Taïwan, ils se sont engagés à donner à l’île les moyens de se défendre. Ces dernières années, l’administration Biden et le Congrès américain ont multiplié les ventes d’armes à Taïwan. En juillet, les Etats-Unis ont même puisé dans leurs propres réserves d’armes pour équiper plus rapidement Taïwan dans différents domaines. La valeur de ce « package » se monte à 345 millions de dollars (323 millions d’euros). En août, pour la première fois, les Etats-Unis ont approuvé la cession d’armements à Taïwan pour une valeur.