Avec Akere Muna
Pourtant, en observant notre parlement—l’un des phares du pouvoir démocratique—devenir victime du venin de la flagornerie, je me suis demandé : Où est notre résurrection ? Cette institution, aussi déséquilibrée soit-elle, portait encore l’espoir fragile d’où notre démocratie pouvait germer. Mais aujourd’hui, elle a reçu un coup presque mortel—baptisée au nom d’un chef de l’exécutif qui n’a jamais siégé dans son enceinte. Le symbole est accablant.
Je pose maintenant cette question : Notre nation peut-elle se relever des abîmes du désespoir où elle a été plongée ?
La seule monnaie qui garantit la survie d’une nation, c’est l’intégrité, la justice et la redevabilité. Je croyais autrefois que notre compte national était à découvert. Aujourd’hui, il semble que nous soyons en faillite.
Les faibles et les pauvres sont écrasés. D’innombrables citoyens ont vu leurs terres ancestrales confisquées par les puissants. Les entreprises en difficulté sont harcelées par des impôts qu’elles ne peuvent pas payer, tandis que les jeunes chômeurs, par désespoir, envisagent les solutions les plus extrêmes pour s’expatrier—à tout prix. Les hauts fonctionnaires considèrent les revenus de nos ressources naturelles comme leur fortune personnelle, tandis que notre gouvernement ne rend compte à personne—pas même à la cour des comptes de la Cour suprême.
Les libertés humaines sont devenues une question de discrétion. La liberté d’action des partis politiques n’existe que dans les limites étroites imposées par le parti au pouvoir—un parti qui croit avancer en retenant les autres.
La chose la plus terrifiante ? Les Camerounais savent que notre pays est en soins intensifs, mais nous proclamons sa résilience et sa bonne santé. Ce déni est une maladie plus grave que les crises elles-mêmes.
Ma conviction profonde est la suivante : Seuls nous, Camerounais, pouvons nous sauver.
Ce mois d’octobre est notre opportunité de sortir du désespoir et de saisir l’espoir à portée de main. Nous le devons—à ceux qui croupissent aujourd’hui dans la misère, et à ceux qui viendront après nous.
Le choix est cruel : nous soumettre à la mort de notre nation ou nous battre pour sa résurrection.
Le moment est venu.