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Par Arlette Akoumou Nga Avec Afp
L’Allemagne a été le théâtre d’une nouvelle attaque au couteau, un acte de violence qui a “bouleversé” le chancelier allemand Friedrich Merz. Elle s’est déroulée sur le quai de la gare centrale de Hambourg, deuxième ville la plus peuplée du pays. Dix-huit personnes ont été blessées et l’auteure présumée des coups de couteau a été arrêtée.
• Des voyageurs grièvement blessés
La gare de Hambourg était très fréquentée en ce début de week-end lorsque l’attaque s’est produite vendredi. Vers 18 heures, une femme armée d’un couteau s’en est prise à des voyageurs qui se trouvaient sur l’un des quais et attendaient leur train. Une opération de secours d’envergure a été organisée pour venir en aide aux victimes, certaines d’entre elles étant prises en charge sur des civières. Dans un premier bilan communiqué environ une heure après l’attaque, les secours ont fait état de 12 blessés. Dans la soirée, un bilan provisoire indiquait que 17 personnes avaient été blessées et que quatre d’entre elles se trouvaient dans un état critique. Ce samedi matin, ces chiffres ont encore une fois été revus à la hausse puisque la police a fait savoir que 18 personnes âgées de 19 à 85 ans avaient été blessées au total.
Parmi ces 18 victimes, sept ont été blessées légèrement, sept grièvement et quatre très grièvement. Parmi ces dernières se trouvent une femme et un homme de 24 ans, une femme de 52 ans et une autre de 85 ans. Leur pronostic vital a été un temps engagé, mais elles se trouvent désormais dans un état stable.
La suspecte présente des signes de “maladie psychique”
Peu après les faits, l’auteure présumée de l’attaque au couteau a été neutralisée par deux passants et des forces de l’ordre et a été arrêtée “sans opposer de résistance”, a précisé la police. La suspecte, âgée de 39 ans et de nationalité allemande, présente “des indices très concrets d’une maladie psychique”, a indiqué la police allemande.
D’après Florian Abbenseth, porte-parole de la police, cette femme a “agi seule” et il n’y a “jusqu’à présent, aucune indication que la femme ait pu agir pour des motifs politiques”, a-t-il souligné à la chaîne ARD.
“Il n’existe pas d’indices que la suspecte ait été sous l’emprise de substances psychotropes (alcool ou drogues) au moment des faits”, a ajouté la police. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni sur ses antécédents psychiatriques.
Ce samedi matin, l’assaillante présumée se trouvait toujours en garde à vue. Elle devrait être présentée à un juge dans la journée pour qu’il décide de son internement dans un hôpital psychiatrique.
• Des attaques à l’arme blanche se multipliant
Ces derniers mois, l’Allemagne a connu plusieurs attaques meurtrières à l’arme blanche qui ont choqué le pays. Fin janvier, un enfant de deux ans et un homme sont morts dans une attaque au couteau commise dans un parc du sud de l’Allemagne par un Afghan de 28 ans, aux lourds antécédents psychiatriques, qui s’en était pris à un groupe d’écoliers.
Samedi dernier, quatre personnes ont ainsi été blessées lors d’une agression au couteau devant un bar du centre-ville de Bielefeld, dans l’ouest du pays. L’auteur présumé est un Syrien de 35 ans arrêté par les autorités qui suspectent un attentat islamiste. L’agression au couteau d’un écolier de 12 ans dans la cour de son école par un de ses camarades de 13 ans a également fait les gros titres de la presse cette semaine.
Selon les statistiques de la police criminelle, quelque 8.900 agressions à l’arme blanche ont été commises en Allemagne en 2023, représentant un peu moins de 6% de la catégorie des violences “ayant entraîné des blessures corporelles graves et dangereuses”. En 2022, ce chiffre était de 8.160 et l’année précédente de 7.071 cas. Sous pression pour faire diminuer le nombre de ces violences, le gouvernement allemand a durci l’été dernier la législation sur le port de couteaux, interdits dans les rassemblements publics et dans les transports longue distance. Des villes ont également décrété des zones où le port de couteau est interdit, comme la gare de Hambourg. Autant de mesures dont l’efficacité est mise en doute par les experts et les syndicats de policier.
