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Par Léopold DASSI NDJIDJOU
De l’avis des observateurs, ‘l’instrument politique créé par le Dr Adamou Ndam Njoya le 26 avril 1991, produit ses résultats toujours sous le pressoir. Ce n’est donc pas étonnant si aujourd’hui, de par sa résilience éprouvée, le parti à la houe est au peloton de tête des partis politiques au Cameroun en terme d’ancienneté, de stabilité et surtout de présence dans les institutions politiques de la République. Avec le départ de son créateur vers l’éternité le 7 mars 2020, le nouveau leadership de l’Udc, sous le magistère assidu et éclairé de Tomaïno Ndam Njoya, a ébranlé tous les sombres pronostics sur sa fin ou sa dislocation. C’était mal connaître les choses, c’était ignorer en amont tout le travail de sensibilisation politique abattu par le fondateur; c’était fait preuve d’une naïveté béate comme il sied dans une société piégée par les masculinités militaires, crédule à la prégnance exclusive de la phallocratie politique..
Celle qu’on prédisait d’en faire une bouchée, s’est révélée au fil des jours et des combats politiques comme l’os dur à croquer, celle-là de qui on dit tout sauf rien dire de concret. Elle s’est rapidement illustrée avec brio en passant sans encombres le test des régionales de décembre 2020.Elle entre triomphalement au Conseil régional de l’Ouest, avec l’Udc face au Rdpc qui tient le Conseil. Aucun cadeau ne lui sera fait, et c’est par là bataille acharnée qu’elle y a pu obtenir son droit de cité, un peu comme l’enfant noir dans les rues de Memphis, décrit par Richard Wright dans son roman < Black boy >. C’est un pas de gagner, assurément. Elle y est porte-parole du parti, et ce n’est pas Hilaire Focka Focka, président de la Chambre, qui démentira ici que la voix de cette femme politique non seulement compte, mais elle porte. Un autre repère à marquer d’une pierre blanche, se passe en octobre 2021, à la 7ème Convention du parti au Palais des Congrès de Yaoundé. Tomaïno Ndam Njoya y est portée à l’unanimité des délégués à la tête du parti. Dès lors, que de chemin parcouru avec entre autres la révision des textes du parti pour un arrimage aux exigences de l’heure. Une réorganisation du parti avec du sang neuf injecté dans les différents organes dirigeants. L’Udc d’aujourd’hui et d’hier , même combat, même port.
Ce cap-là a été fixé par le mentor et l’Udc lui est toujours reconnaissant, car il est ici appelé le président pour l’éternité. A l’heure où le parti s’apprête à se jeter dans la bataille pour le prochain cycle électoral, des observateurs sont déjà empressés de distribuer ou de soustraire les points à celle qui est manifestement une grosse pointure de la vie nationale mais aussi et surtout la première femme politique du pays. Cela compte. A la veille de la célébration de l’an 34 du parti à la houe, dans l’intérêt bien compris d’un devoir de mémoire, la parole est donnée aux acteurs de la vie nationale qui ont bien voulu la prendre. C’est déjà dit, l’Udc a fait du chemin, mais il est encore long avec les défis et les chausse-trappes multiples, dans un pays où la violence politique est le plus souvent minorée par la puissance publique, pour ne pas dire sous l’éteignoir.
On se souvient des moments difficiles, où dans une ville, le Maire de Foumban en l’occurrence, était caillassé dans sa voiture par des gros bras. On se souvient et on se souviendra avec un zeste de d’amertume et d’étonnement, en se demandant comment cela a pu se faire. Face à tout ceci, l’Udc, rappelle sans cesse celle qu’on appelle affectueusement la mère du peuple, ” nous mettons l’homme au coeur de notre politique”. Ces partis qui ont bravé les heures sombres de la démocratisation du pays, avec ses multiples maladies infantiles, peuvent s’enorgueillir d’avoir tenu contre ventd et marées. L’Undp, le Sdf, le Rdpc et l’Udc..
Réactions:
Témoignage sur la trajectoire de l’Udc (1991–2025).
Jean Tsomelou, Sénateur, ancien SG du Sdf
l’Udc a su maintenir le cap
L’Union Démocratique du Cameroun (Udc) incarne, depuis sa création en 1991, une constance remarquable dans sa ligne politique. Fidèle à ses idéaux fondateurs, ce parti a toujours prôné la démocratie, la justice sociale et la défense des droits et libertés fondamentales des Camerounais.
Malgré le changement intervenu à sa tête – du Dr Adamou Ndam Njoya, figure emblématique et visionnaire, à Madame Tomano Ndam Njoya – l’Udc a su maintenir le cap, conservant intacte son identité et son engagement. Le flambeau a été transmis dans la continuité, sans reniement des principes fondateurs. Sur le plan électoral, l’Udc demeure une force politique incontournable, notamment dans le département du Noun où elle s’est toujours illustrée. Elle n’a cessé de se battre pour l’instauration d’une véritable démocratie au Cameroun, exigeant des élections transparentes, crédibles et régies par un code électoral consensuel.
Au-delà du combat institutionnel, l’Udc s’est engagée avec acharnement pour l’amélioration des conditions de vie des Camerounais. Son parcours politique est marqué par une constance dans l’effort, une fidélité aux valeurs républicaines et un profond attachement à l’intérêt général.
À l’aube de ses 34 ans, l’Udc reste un repère dans le paysage politique national, un parti d’idées, de principes et d’action.
Jean Baptiste Atemengue, député Rdpc
Un parti républicain
L’Udc fait partie des premiers partis politiques légalisés dès le retour au multipartisme dans les années 90. Jusqu’à ce jour il est représenté à l’assemblée nationale et dans les conseils municipaux de plusieurs communes. Il a donc su convaincre des milliers de citoyens lors des différentes échéances électorales. C’est le principal rôle d’un parti politique que l’Udc joue bien dans notre échiquier politique et ce n’est pas évident. L’Udc a par ailleurs été présente à tous les grands rendez-vous politiques non électoraux de la nation. Tout ça montre donc son côté républicain et modéré. Joyeux anniversaire donc à ses militantes et à ses militants.
L’Udc fait partie des premiers partis politiques légalisés dès le retour au multipartisme dans les années 90. Jusqu’à ce jour il est représenté à l’assemblée nationale et dans les conseils municipaux de plusieurs communes. Il a donc su convaincre des milliers de citoyens lors des différentes échéances électorales. C’est le principal rôle d’un parti politique que l’Udc joue bien dans notre échiquier politique et ce n’est pas évident. L’Udc a par ailleurs été présente à tous les grands rendez-vous politiques non électoraux de la nation. Tout ça montre donc son côté républicain et modéré. Joyeux anniversaire donc à ses militantes et à ses militants.
Mohamadou Talba membre du comité central de l’Undp
Adamou Ndam Njoya, un trait d’union entre les peuples
Pour moi l’Udc c’est d’abord Ndam Njoya, Adamou mon professeur de droit international en 4e année qui m a traité en petit frère et qui a tout fait pour mon entrée à l’ Iric. Quand il d est agit de choisir un candidat unique de l’opposition j’ai espéré et prié pour que ce soit lui un homme d’expérience et un trait d union entre nos peuples. Depuis je suis devenu pessimiste vis à vis de l’opposition camerounaise.
L’honorable Engelbert Essomba Bengono député Rdpc
Trois défis à relever
L’Udc célébrera effectivement 34 ans d’existence et d’activité le 26 avril 2025. Mon Dieu, que le temps passe vite ! Je peux témoigner modestement que depuis 1991, l’Union Démocratique du Cameroun s’est positionnée comme un parti politique de l’opposition républicaine, avec tout ce que ce statut implique, dans un contexte camerounais pluraliste. Aussi dès 1992, ce parti s’est-il investi dans tous les processus électoraux, tant nationaux que locaux, convaincu que son programme et ses candidats pouvaient susciter l’adhésion du peuple souverain et lui procurer la majorité des suffrages…Le Dr Adamou Ndam Njoya était un homme politique de grande qualité et de grande valeur. Pourtant encore, l’Udc est restée un parti républicain, toujours prête à aller aux élections. Le parti a survécu a son père-fondateur. Les successeurs du Dr Adamou Ndam Njoya nous paraissent dignes de l’héritage qu’il a laissé. Il va rester à relever trois défis majeurs qui sont :
– inverser le préjugé socio politique qui lui serait défavorable chaque fois qu’elle présente un candidat à l’élection présidentielle,
– faire élire des hommes et des femmes ailleurs que dans le Noun natal,
– faire émerger des hommes et des femmes disposés à assumer des responsabilités républicaines de haut niveau, même en partage. Car, jusqu’ici, on les a vus à l’ouvrage uniquement dans les Communes où le parti détient la majorité au Conseil municipal. Pour finir, souhaitons un joyeux anniversaire aux membres de l’Udc. Merci
Propos recueillis par L.D.N
