Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Douala, ville rebelle! La taciturne au bord des berges du Wouri reprend du poil de la bête, exactement pour être ce qu’elle a toujours été: libertine et jalouse de ses embardées. Le retour de Maurice Kamto de Paris lui a offert comme sur un plateau en or l’opportunité de faire briller toute sa désamour, son affront pour le pouvoir en place.
Alors que les autorités de la ville ont construit depuis quelques jours des forteresses, des stratagèmes pour endiguer où contenir une quelconque once de rez-de-marée, Douala a déjoué toutes les stratégies pour s’illustrer comme la ville rebelle qui a toujours été depuis la période coloniale.
Dire aujourd’hui que Maurice Kamto est populaire à Douala est un euphémisme car son nom a retenti dans les refrains des chants à sa gloire. Les militants du Mrc à Douala la chaleur et les entraves policières, soudés derrière leur leader comme un seul homme. Certainement que ce qui s’est passé à Paris a été un trou d’air pour une telle mobilisation. Par dessous tout, on a vu une police quoi que débordée, demeurer professionnelle et laisser faire une population elle-même civique.
Les barrières tenues par les hommes en tenue ont cédé visiblement sous la bourrasque populaire les unes après les autres, donnant un sentiment d’une police qui ne voyait certainement pas la menace d’une péril la demeure.
La foule amassée devant le siège du Mrc ce jour, scandant à tue-tête les louanges à l’honneur de Maurice Kamto est une preuve par neuf que le Le rc a frappé un grand coup. Pour autant, s’il est vrai que l’opposant a remporté le rapport de force de la rue, c’est sans conteste si on en juge par l’affluence populaire devant le siège de son parti à Douala, il en va autrement de sa liberté à se mouvoir en toute liberté dans la ville de Douala. Il a dans la seule journée du 8 juin 2025 réagi à travers deux vidéogrammes sur les réseaux sociaux où dans la première il fait savoir qu’il est à Douala depuis la soirée du 7 juin et qu’il a pris les bons soins de porter à la connaissance des autorités sa présence dans la ville et son plan d’action.
C’est donc en toiture transparence qu’il a tenu à se déployer dans la ville de Douala. Face à cette volonté manifeste de compter sur les forces de maintien de l’ordre pour encadrer son déploiement, il confie qu’il est surpris par la tournure des choses qui va à l’encontre de ce qui avait été convenu.
Dans la deuxième vidéo tournée en fin d’après-midi, il annonce qu’il est toujours séquestré et demande à ses partisans de retourner chez eux et de revenir au siège du parti à 10 heures le 9 juin., le le En demain. C’est une situation à suivre qui laisse entrevoir des tensions vives dans un contexte préélectoral. En toile de fond, nul n’ignore dans les rues de Douala que c’est l’élection présidentielle d’octobre prochain qui est en ligne de mire.
S’il a déjà annoncé sa candidature, le pouvoir n’a cesse de lui denier la capacité d’être porté comme candidat par le Mrc. Bien plus encore, celui qui était le principal challenger de Paul Biya en 2018 et qui avait annoncé avoir remporté le scrutin, a commencé un peu plus tôt la démonstration de force. Après Paris et Douala, where next?