Par Joseph OLINGA N.
Il est déjà considéré à tort ou à raison comme l’homme le plus puissant dans la machine politico-administrative camerounaise. Secrétaire général de la présidence de la République, ministre d’État et coordinateur de la Task Force, un think thank qui s’est illustré ces dernières années dans l’appropriation des projets les plus importants du pays. Ces dernières semaines, Ferdinand Ngoh Ngoh s’illustre par sa forte présence sur des scènes nationales où il représente le chef de l’État , Paul Biya.
Plus proche, sa présence remarqué lors de l’inauguration du Centre de production des titres identitaires, le 14 mars courant à Douala.
Quelques jours avant, le 09 mars, c’est un fringuant Secrétaire général de la présidence de la République que les forces vives du département de la Lekie ont reçu dans le cadre la visite, appréciation de l’avancée des travaux de la boucle de la Lekie.
A l’épreuve du terrain politique.
L’homme qui a été à la manœuvre pour l’organisation du 92e anniversaire du chef de l’État, Paul Biya semble finalement increvable aux yeux d’une opinion partagée dans l’appréciation de cet intense activisme.
Une situation qui a été observé lors de sa visite dans la région de l’extrême-Nord. Parti, au nom du président de la République en visite d’appréciation des infrastructures dans le département du Mayo Danay, le tout puissant Secrétaire général de la présidence de la République a littéralement été pris à partie ypar des élus du Rdpc de cette localité. L’incident a suscité des interprétations diverses dans l’opinion. Une prise de contact avec les réalités existentielles des populations pour certains et, pour d’autres, un désaveu populaire affiché à l’encontre de l’homme qui est présenté plus technocrate que politicien de terrain.
Dans les cercles du pouvoir, l’on aime a rappeler de Ferdinand Ngoh Ngoh l’image d’un Secrétaire général de la présidence de la République au centre de nombreuses controverses supposées ou réelles sur “sa gestion sans partage des grands projets engagés au Cameroun au cours des dix dernières années.” Comme le souligne une source proche du sérail. C’est que, dans les milieux gouvernementaux, peu de personnalités voient d’un bon œil la mainmise de la Task Force mise en place par le secrétaire général de la présidence de la République pour coordonner l’essentiel des chantiers et projets d’envergure lancés à travers le pays.
Ambitions.
L’homme a qui l’ont attribue un pouvoir sans grande limite dans la gestion du pays a suscité un autre débat en fin février 2024. Des affiches aux allures de portraits de campagne, présentant l’effigie du Secrétaire général de la présidence de la République, ont inondé la toile. La mystérieuse campagne portée par un nébuleux “Cercle de soutien à Son Excellence Ferdinand Ngoh Ngoh” à aussitôt été démentie par des réseaux proche du Secrétaire général de la présidence de la République.
Pour autant, l’image de l’homme qui veut remplacer le président, savamment et abondamment véhiculée par des réseaux au sein du pouvoir central, n’a pas quitté les esprits. Dans le sérail, derrière les révérences que l’on tire à l’homme se dissimule des murmures au sujet du fils de Minta, considéré à tort ou à raison comme une menace pour l’appropriation du pouvoir suprême. Une perception-conviction nourrie par ses pourfendeurs qui creditent l’ancien Secrétaire général du ministère des relations extérieures d’un important réseau relationnel tant en interne que hors des frontières nationales. Un réseau, souligne une source dans le sérail, qui a été renforcé par son séjour au Nations-Unies où le diplômé de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) a été premier conseiller de mission permanente du Cameroun de 2002 à 2006.
Candidat à la candidature ?
Que l’on aime l’homme Ngoh Ngoh ou pas, même ses pourfendeurs les plus farouches s’inclinent devant le maintien aux affaires de Ferdinand Ngoh Ngoh au poste de Secrétaire général de la présidence de la République. Une posture qui ne lui vaut pas que des amitiés dans le Landerneau politico-administratif. Son activisme récent vient renforcer les soupçons qui pèsent déjà sur l’objectif réel de l’homme qui bénéficie déjà de la délégation de signature du président de la République.
Dans les salons huppés de la capitale, Yaoundé, supputations et affirmations vont bon train. Pour certains, Ferdinand Ngoh Ngoh à qui l’on prête une ambition sans limite se positionner ait aux yeux de son patron comme le plus hardis de ses lieutenants dans la perspective de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain. Pour cette frange, celui qui murmure à l’oreille de Paul Biya avance ses pions pour s’approprier le prestigieux rôle de directeur de campagne de Paul Biya dont l’ambition de se représenter semble évidente.
Le Secrétaire général de la présidence de la République, traîne aussi une présomption de candidat putatif au fauteuil de président de la République que ses pourfendeurs distillent à l’envie au sein de l’opinion. Ses adversaires dans le sérail lui oppose néanmoins le fait de ne pas être ancré dans le Rdpc, parti dont les caciques ne cachent pas la préséance dans la désignation du potentiel remplaçant de Paul Biya au cas où… Évident, les proches de l’homme fort d’Etoudi démentent ce qu’ils qualifient “d’affabulations des ennemis de l’ombre.”
Maillage et préséance.
Au plan interne, si le Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh paraît honnis par une bonne fourchette des hiérarques du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au pouvoir, ses contempteurs lui reconnaissent quand-même un fort maillage au sein de l’administration et des milieux economiques et financiers dans lesquelles celui que beaucoup présentent comme le bras droit du président a placé des hommes et des femmes qui lui doivent leurs positions professionnelles, sociales et politiques pour certains.
Peut-il bénéficier de cet entregent au cas où l’homme du 06 novembre déposerait le tablier? Rien n’est moins sûr dans un environnement sociopolitique aussi clivant que pernicieux qu’est celui du Cameroun. Une perception renforcée par la perspective d’une transition politique qui oppose plus au sein du parti au pouvoir.