Panorama papers
Par Moussa Njoya
Ainsi pour eux, nos ennemis et adversaires seraient forcément des personnes issues de telle ou telle autre tribu, qui se seraient entendus pour nous “détester” et nous faire perdre notre position sociale, économique ou politique.
Aussi, toute critique adressée contre nous ne serait-elle motivée que par cette “haine” et cette volonté de domination “commune” des enfants d’une tribu qui nous en veulent, tandis que nos frères du village nous aimeraient et nous protégeraient forcément.
Cette posture transpire tellement la paresse intellectuelle et l’arnaque politique, eu égard aux réalités que nous observons pourtant tous au quotidien.
Bien plus, au vu de la réalité, l’on serait même plutôt porté à penser que les pires adversités, les inimitiés les plus tenaces, opposent très souvent des personnes issues de la même ethnie.
Et ce depuis toujours !!!
C’est ainsi que si Adamou Ndam Njoya, bien que opposant, s’est toujours montré assez avenant avec le président Paul Biya, comme l’a encore attesté la récente sortie quasi-lénifiante de sa femme, Patricia, envers le Chef de l’État, nul n’ignore la dose d’inimitié qui a toujours existé entre le défunt président de l’UDC et son “cousin” le feu Sultan Ibrahim Mbombo Njoya. Une haine qui semble même leur survivre.
Que dire de l’adversité entre Samuel Eto’o et Bell Joseph Antoine, Président du comité d’orientation de l’ONIES, et surtout chef traditionnel du village Songmbenguè dont est issu le président de la Fecafoot.
Si nous allons dans le Septentrion, qui ignore la tension permanente qui existe entre le Lamido de Garoua, El Rachidine, et Bayero Fadil.
Et si le président Marcel Niat Njifenji a un Caillou dans sa chaussure politique dans tout le Cameroun, ce n’est nul autre que sa “fille”, la ministre Ketcha Courtès, qui ne rate pas une seule occasion pour l’humilier.
Même dans le Dja et Lobo, département d’origine de Paul Biya, alors que d’aucuns ont souvent tendance à parler de “pouvoir Bulu” ou pire de “milice Bulu”, tentant au travers des confusions patronymiques à généraliser les actes de domination politique, qui ne sait pas dans ce pays que les “opposants”, les pourfendeurs et les contempteurs qui jurent matin, midi et soir la peau du ministre Louis Paul Motaze, se recrutent dans son Sangmelima natal, avec notamment des personnalités telles que André Noël Essiane, le SG de l’Assemblée nationale ou encore le député Bindoua Mathurin, dont l’audio d’une de ses attaques viscérale et ad hominem contre le MINFI en octobre 2024 avait laissé l’opinion publique dans voix !
Et pourtant, c’est le même Bindoua Mathurin qui va se jouer les défenseurs des Bulus quelques mois plus tard, en adressant au Ministre, Directeur du Cabinet civil, une scandaleuse correspondance dans laquelle il dénonçait la trop grande présence des Bamileké dans les agences Enéo du Sud. Susurrant, à demi-mot que les délestages dans cette région seraient dus à une entente entre les “frères” de cette ethnie pour soumettre les Bulus à l’obscurité.
Une autre illustration de toute la bêtise du Tribalisme quand on sait que non seulement les délestages du Sud pénalisent tout le monde, à commencer par les milliers de commerçants Bamileké qui y sont installés, mais surtout que ces coupures d’électricité sont un fléau qui touche sans exception l’ensemble du territoire national !
Comme quoi, l’enfer ou le paradis, c’est nous tous ! Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest !!!
