Panorama papers
Par Joseph OLINGA N.
Nouveau scrutin, nouvelle problématique. Depuis qu’il a renoncé à se présenter aux élections municipales et législatives, en février 2022, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) se divise et donne du tourni, même à ses soutiens “inconditionnels”. Pour l’élection présidentielle prévue au mois d’octobre prochain, les militants et sympathisants du parti dirigé par Maurice Kamto sont divisés autour d’une question : Le parti doit-il présenté un candidat à ses couleurs ou solliciter l’investiture d’une formation politique ayant des élus locaux, comme l’exige la loi électorale ? La deuxième option semble soutenue par une bonne frange des militants et sympathisants du Mrc. Mais le chef de file du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto paraît déterminé à défendre la première option à laquelle il ne répond pas aux modalités préalables.
A sept mois de l’élection présidentielle, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto “invite avec gravité et de manière solennelle le peuple du changement et de l’alternance, les militants, militantes et sympathisants du Mrc, les sympathisants de l’Apc, tous les démocrates de notre pays à se tenir prêt à riposter, le moment venu, de façon appropriée pour déjouer ce qu’on ne pourrait qualifier autrement qu’une “forfaiture” politique et juridique.” Une posture qui suscite un débat vif au sein de l’opinion.
Sur les plateformes électroniques, la question est débattue non sans des élans de passions. Morceau choisi: Sur la plateforme
“Le Cameroun, c’est le Cameroun (Lcclc), l’internaute, William Dimbeck questionne. “Lorsque que Kamto dit “Tenez-vous prêts à riposter, il entend quoi par là ?”
Municipales et législatives
L’annonce du président national du Mrc, loin de rassurer au sein de l’opinion rappelle les batailles qui ont déchiré les membres du directoire, les militants et les sympathisants du parti dès l’annonce du retrait des candidatures du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, lors des élections municipales et législatives de février 2020. Pro et anti Kamto, au sein même du parti ont croisé le fer, certains confortant la décision du chef de file tandis que d’autres ne manquent pas d’indexer ce qu’ils considèrent comme une manœuvre “égoïste” du président du Mrc.
La situation est telle que le parti dont le leader a tutoyer celui du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au pouvoir s’est désagrégé à travers les démissions de plusieurs de ses cadres, militants et sympathisants.
Pour expliquer les multiples défections enregistrées dans ses rangs, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto a dû camper sur son argumentaire, déployé lors de sa renonciation aux élections municipales et législatives de février 2020.
Code électoral et crise anglophone
Lors de son exposé délivré le 25 novembre 2019, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a soutenu que la décision du directoire du parti de retirer les candidatures de ses postulants aux municipales et aux législatives était justifié par l’incapacité du Code électoral à garantir un processus libre et transparent.
Dans la même veine, le leader du Mrc a évoqué la résolution de la crise anglophone comme préalable à la participation du Mouvement pour la renaissance du Cameroun aux élections municipales et législatives.
Comme pour anticiper sur les réserves émises par les militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto a tirer les conséquences de sa posture du même coup.
“Le Mrc est pleinement conscient”
Face à la presse, le 25 novembre 2019, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto a en effet soutenu que
” Le Mrc est pleinement conscient que, faute pour lui de prendre part aux scrutins àvenir, il ne pourra pas, dans les conditions du Code électoral en vigueur, présenter un candidat à un prochain scrutin présidentiel.”
Plus explicite, le challenger de Paul Biya lors de l’élection présidentielle d’octobre 2018 explique que “la loi électorale exige que tout candidat à une telle élection soit présenté par une formation politique ayant au moins un élu, ou, à défaut, qu’il rassemble au moins 300 signatures de personnalités.” Une option écartée par le président national du Mrc.
Lors de sa déclaration du 25 novembre 2019, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a indiqué l’impossibilité pour son parti de réunir les trois cents signatures exigibles par la loi pour postuler à l’élection présidentielle faute d’élus locaux. Maurice Kamto soutient à ce propos que les personnalités requises pour les 300 signatures exigibles “sont pour l’essentiel inféodées au régime.”
En appelant l’opinion ainsi que les militants et sympathisants du Mrc à se mobiliser pour une riposte à un éventuel rejet de sa candidature sous la bannière du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Maurice Kamto a-t’il examiné les réserves émises au sein même de sa formation politique ?
