Par Serge Aimé Bikoi
La première porte sur l’application, sans faiblesse, des textes qui encadrent le processus de construction dans les centres urbains. Parmi ces textes, il y a:
- La loi du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun
- Le décret du 9 août 2022 fixant les modalités d’exercice de la police municipale
- La circulaire du ministre de l’Habitat et du Développement urbain(Minhdu) du 26 avril 2013 relative à la mise en place des commissions des actes administratifs d’urbanisme
- La circulaire du Minhdu du 29 novembre 2011 portant sur les mesures de suivi et de contrôle des chantiers de construction des bâtiments.
L’interpellation de ces différents textes témoigne de ce que les Collectivités territoriales décentralisées (Ctd) jouent un rôle crucial dans la dynamique de contrôle des bâtiments en construction dans les villes camerounaises. À titre illustratif, c’est aux maires qu’incombe la délivrance des certificats de conformité des ouvrages. Ils ont, dans la même veine, le pouvoir de démolition des murs, des bâtiments et des édifices donnés en cas d’insalubrité ou de risque d’effondrement.
Le premier ministre exige, par la suite, l’identification des bâtiments et des constructions à risque. Question d’initier, le cas échéant, les procédures conduisant à leur destruction pure et simple. En outre, les contrôles sur le terrain des chantiers dans les villes devront s’intensifier en collaboration avec les services déconcentrés du ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu). Ce travail est supervisé par les autorités administratives. Le chef du gouvernement instruit aussi l’organisation des campagnes de sensibilisation des populations, l’enjeu étant d’expliquer aux uns et aux autres leur responsabilité en tant qu’acteurs dans le contrôle des constructions. Cette approche, qui implique les comités de développement des quartiers, vise à développer, chez les habitants, l’exigence du respect des règles d’urbanisme et de construction, ainsi qu’une culture d’identification des risques et d’alertes précoces des autorités compétentes.
La tenue de cette réunion interministérielle fait suite aux orientations données par le président de la république le 25 juillet 2023. Orientations consécutives à la survenue de l’effondrement de l’immeuble R+4 au quartier Ndogbong dans la nuit du 22 au 23 juillet à Douala. Ces travaux ont connu la participation de trois membres du gouvernement, à l’instar des ministres de l’Administration territoriale, des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières et de la Communication. Y étaient aussi présents les maires des villes de Douala et de Ngaounderé, où ont eu lieu les effondrements ayant emporté une quarantaine de pertes en vies humaines pour le cas de la métropole économique camerounaise et quatre morts pour le chef-lieu de la région de l’Adamaoua.