Avec Saint-Eloi Bidoung
Pour parvenir à mettre tout le pays en chantier, Paul Biya a désigné Emmanuel Nganou Djoumessi en qualité de ministre de Travaux public (Mintp) pour des raisons que lui seul, et de manière souveraine, maîtrise. Erreur de casting, ou non, c’est un autre débat. Il s’agit d’une question à laquelle le président, seul, peut répondre.
De quoi se mêlent-ils donc, ceux-là qui se découvrent des âmes de développeur et de défenseur des communautés qui ne demandant qu’à recevoir la visite du bulldozer de Paul Biya, pour cette route tant attendue ! De quelle école, de quelle faculté sont-ils diplômés pour s’ériger en donneur de leçons de gouvernance à un administrateur civil hors échelle diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) de Yaoundé, ancien secrétaire général des services du Premier ministre, ancien ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire ? Il s’agit, rappelons-le, d’un homme qui cumule plus de 20 ans de participation, et ce de manière continue, aux affaires de l’exécutif et à la haute gestion des affaires de l’Etat.
Le Mintp revendique l’agenda le plus surchargé du gouvernement. Pour mener à bien les missions à lui confiées, le président Biya a mis à sa disposition la plus grosse enveloppe budgétaire de l’Etat. Il lui est prescrit d’assurer la matérialisation des Grandes ambitions, des Grandes réalisations, des Grandes opportunités et des Grands projets structurants à travers la construction de grandes infrastructures routières, ponts et autres objet d’art sur l’ensemble du territoire. Un vaste programme, qui jadis suscita de grands et larges débats, au sein du gouvernement et dans l’opinion. Question de de temps, question d’argent.
La pénétrante Est de Douala
Entre autres infrastructure à réaliser, la pénétrante Est de Douala. Au cours d’une tournée effectuée sur le site, en compagnie du secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), Emmanuel Nganou Djoumessi a rassuré et convaincu le représentant personnel du chef de l’Etat. Son interlocuteur, Ferdinand Ngoh Ngoh, s’est dit satisfait de l’état d’avancement des travaux avec promesse de rendre fidèlement compte au chef de l’Etat. Le satisfecit général fut déclaré sur la place publique.
A ce jour, le Mintp présente un taux d’avancement des travaux de l’ordre de 89% pour une consommation des délais, à date, de 90%. Les résidents – voire les visiteurs – de la ville de la métropole économique vont bientôt respirer.
Le chien aboie, le bulldozer passe
L’objectif du projet dit «pénétrante Est de Douala» était de décongestionner la nationale n°3, à l’entrée Est de la ville, afin de permettre une traversée sans encombrement de cette gigantesque agglomération. Il s’agissait également de favoriser la circulation des personnes et des biens, tout en promouvant la mobilité urbaine ; d’améliorer le cadre de vie des populations, faciliter les échanges entre les quartiers traversés, d’améliorer la sécurité routière en aménageant des zones de traversée piétonnes et des stationnements adéquats, et ainsi soulager les usagers des nuisances quotidiennes.
Le projet prévoit également l’aménagement des voies alternatives et de contournement, le déplacement des réseaux d’eau, d’électricité et de téléphone, l’élargissement des voies, la construction de quatre giratoires au carrefour «ARI», à l’hôpital gynéco, Yassa et Japoma, la construction d’ouvrages d’art et d’assainissement dont un échangeur au carrefour Yassa, d’un autre à l’entrée du stade de Japoma, l’élaboration et le suivi d’un plan environnemental et social, la construction d’équipements urbains et publics, la signalisation routière, l’éclairage public et des aménagements paysagers. En menant à bien les travaux de construction de cette grande structure, Nganou Djoumessi a, sans le savoir et selon une certaine presse, emprunté la route de l’acharnement.
Cette performance du MINTP met en effet en déroute des lobbies dans la presse et autres officines qui se comportent, dans leurs écrits et leurs élucubrations, en «coupeurs de routes» sur la voie de l’émergence. Parmi eux, se retrouvent ceux qui rêvent de se voir à la place de Nganou Djoumessi. Ils n’arrêtent pas de voir, dans leurs cauchemars, le MINTP en prison, et se réveillent avec des hallucinations depuis 10 ans.
Fluidité et sécurité
Il y a aussi ceux qui prétendent ne pouvoir aller dans leur village parce que le Mintp a détourné l’argent destiné à la construction de la route qui va chez eux, alors qu’en vérité ils ont tout simplement peur des sorciers de leur fief, si ce n’est des représailles des «Amba-Boys».
Il serait souhaitable que les mêmes, qui l’autre jour ont effectué le voyage Ngaoundéré-Garoua en 7 heures, fassent le trajet de Yaoundé-Douala qui, lui, est passé de 7 à 3 heures. Les habitants de la ville de Douala, poumon de l’économie camerounaise, les citoyens des autres villes qui vont à Douala pour diverses raisons, apprécieront la fluidité et la sécurité qu’offrira, bientôt, la pénétrante Est de la capitale économique. Le reste relève de la manipulation, de la méchanceté. Bêtement.
En deux mois, le bulldozer a tracé la route de la réélection de Paul Biya. De la boucle de l’autoroute de la Lekié à Monatele, il a déblayé la pénétrante Est de Douala. Paul Biya a déployé le bulldozer à l’Est, à Yokadouma, sur le pont de la rivière Bangué. En avril, le bulldozer, en compagnie du Premier ministre, a fait inaugurer le pont sur le fleuve Logone, qui relie désormais le Cameroun au Tchad par la voie la plus rapide. Désormais, le bulldozer met le cap sur les régions de l’Adamaoua et du Nord pour le démarrage des travaux de bitumage de la nationale n°1. Il est pour cela muni d’une enveloppe de 567 milliards de francs. A chacun son tour chez le coiffeur.