Par Joël Onana
Le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, dans un communiqué officiel daté du 26 octobre 2025, a réagi aux manifestations qui ont éclaté dans plusieurs quartiers de Douala à la suite des mobilisations nationales en contestation du scrutin présidentiel du 12 octobre. Dans une sortie jugée particulièrement agressive, le représentant de l’État a qualifié d’“irresponsable” l’appel lancé par le candidat Issa Tchiroma, qu’il accuse d’avoir
“auto-proclamé sa victoire” et d’avoir incité des jeunes “sous l’effet de stupéfiants” à semer le désordre.
Selon le communiqué, des groupes auraient attaqué la brigade de gendarmerie de Nkoulouloun et les commissariats des 2e et 6e arrondissements. Le gouverneur évoque quatre morts et plusieurs blessés parmi les forces de sécurité. Il promet que
“les instigateurs et auteurs de ces actes ignobles répondront de leurs forfaits devant les juridictions compétentes”.
Dans le même texte, le Samuel Dieudonné Ivaha Diboua met
“sévèrement en garde” toute personne tentée de “perpétrer à nouveau des troubles”
dans la région du Littoral et assure que des mesures fermes ont été prises pour
“barrer la route à tous les criminels voulant porter atteinte à la paix”.
Cette déclaration, largement partagée sur les réseaux sociaux, a suscité de vives réactions dans les milieux politiques et au sein de la société civile, où beaucoup y voient une tentative d’intimidation et une justification des violences commises contre des manifestants pacifiques.
Les manifestations du 26 octobre 2025 se sont déroulées sur l’ensemble du territoire camerounais pour dénoncer ce que l’opposition appelle le “vol de la victoire” d’Issa Tchiroma Bakary. Le taux de participation au scrutin du 12 octobre n’a pas dépassé 28 %, selon plusieurs observateurs, et les résultats officiels sont toujours contestés.
À Douala, les rassemblements ont été particulièrement tendus, avec des déploiements massifs de forces de sécurité, plusieurs morts et des dizaines d’arrestations signalées. Les propos du gouverneur du Littoral interviennent dans un climat de forte répression, alors que le barreau du Cameroun, des Ong locales et internationales appellent à la retenue, à la libération des détenus et au respect des droits fondamentaux des manifestants.
