Par Rostand TCHAMI
Alors que le souhait des camerounais des zones urbaine et rurale est de bien vivre tous les moments forts de la coupe du monde qui a débuté au Qatar hier, 20 novembre 2022, à travers leur petit écran à domicile, cela risque ne pas être possible. Pour cause, il y a, pour l’instant, un ” court-circuit ” entre la société de distribution de l’énergie électrique (Énéo) et ses sous-traitants. Face à la presse le 19 novembre dernier, le président et le vice président national de l’association de ces sociétés sous-traitantes, ont donné les causes et les conséquences de ce ” court-circuit “.
” De 2015 à 2020, Éneo nous devait 5 milliards 200 millions Fcfa. De 2020-2022, il s’est accumulé une autre dette de 2 milliards de Fcfa. Les branchements de mars à aujourd’hui, sont d’environ 1,5 milliards de Fcfa “
révèle Bertrand Poh, vice président national d’Aseelec.
Et d’ajouter
” à trois réunions convoquées par le ministre de tutelle, Énéo a défié l’autorité de l’État en s’absentant. D’où la décision pour les entreprises de débrayer. Nous avons décidé d’arrêter toute activité sur le réseau de distribution de l’électricité, tous les dépannages depuis hier (18 novembre 2022… Ndlr) connaissent des difficultés ; les branchements ne s’exécutent plus et au fur et à mesure, nous allons monter. Le comité est entrain de s’activer pour que les coupures des clients indélicats ne s’effectuent plus et même la relève et la distribution des factures “.
À en croire Bertrand Poh, en 10 années, plus de 70% des entreprises ont fermé non pas du fait de la mauvaise gestion des promoteurs, mais du fait des techniques mises en place dans la maison Énéo.
” Quand le promoteur contracte une dette à la banque, il préfinance les activités d’Énéo jusqu’à ce que 10 ans plus tard, il tombe en faillite et il se retrouve en train de vendre ses biens, on le traite de mauvais gestionnaire alors que la dette colossale reste à Énéo “
explique-t-il.
15.000 emplois
Pour sauver cette association qui regroupe plus de 150 Pme et génère environ 15000 emplois, l’arbitrage du gouvernement est attendu.
” Nous attendons que l’État qui a commencé à nous soutenir dans ce dossier, puisse véritablement nous accompagner pour que nous puissions trouver une solution. Nous sommes en fin d’année, nos employés veulent aussi fêter, nous sommes en période de coupe du monde, ils veulent aussi être paisible dans leur vie ; les entreprises aussi veulent croître en atteignant les objectifs qu’elles se sont fixées “
souhaite Bertrand Poh.
Jusqu’à présent, nos multiples tentatives de joindre l’entreprise Énéo, pour avoir sa part de vérité concernant cette affaire, sont restées vaines.