Par Joël Onana
Ernest Obama, ancien porte-parole de Samuel Eto’o à la la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), a fait des révélations troublantes sur la gestion interne de l’institution. Lors d’une émission diffusée sur Bnews, l’ex-allié de l’ancienne star des Lions Indomptables a pointé du doigt des dysfonctionnements profonds.
Une critique frontale de la gestion interne
Ernest Obama, qui a travaillé pendant des mois au sein de la Fecafoot, n’a pas mâché ses mots :
« Il y a des gens qui ne comprennent pas le football à la fédération. Il y a des gens là-bas qui n’ont pas de niveau, des gens qui n’aident pas le Président. »
L’ancien porte-parole de Samuel Eto’o, désormais éloigné de la « tour de Tsinga », ne pointe pas directement le “9”. Mais accuse certains collaborateurs de nuire à la vision et aux réformes qu’il tente de mettre en place. S’il a refusé d’aller au bout de sa démarche en mentionnant des noms, ses propos soulignent un malaise persistant au sein de l’exécutif de l’organisation.
Des tensions avec le Ministère des Sports
Les critiques d’Obama s’étendent également à la gestion des fonds destinés aux clubs et aux joueurs. Récemment, l’État camerounais a repris la main sur les subventions allouées aux clubs (jusqu’à 23 millions de Fcfa par équipe) dans le but d’en assurer une gestion supposée plus transparente que la Fecafoot. Une vision qu’Obama ne partage pas, lui qui craint que les subentions ne parviennent pas aux destinataires légitimes.
« Vous allez voir les présidents de clubs s’acheter des nouvelles voitures avec cet argent », a-t-il dénoncé.
Un appel au dialogue et à la réforme
Ernest Obama a également insisté sur la nécessité d’un dialogue constructif pour sortir de l’impasse. Il déplore un climat de méfiance où les décisions sont souvent influencées par des conseillers qu’il qualifie d’« incompétents ».
« Ceux qui induisent Samuel Eto’o en erreur régulièrement, en lui demandant d’écrire au secrétaire général de la présidence, ce n’est pas normal », a-t-il ajouté.
L’avenir de la Fecafoot en pointillés
Ces déclarations interviennent dans un contexte déjà marqué par des crises récurrentes avec le ministre Narcisse Mouelle Kombi et une gouvernance contestée.
Pour le football camerounais, ces accusations constituent une alerte de plus. Elles posent la question d’une réforme structurelle nécessaire pour restaurer la crédibilité et l’efficacité de ses institutions. Toutefois, seul un dialogue transparent et sans ego entre la FECAFOOT, le MINSEP, et les autres parties prenantes pourrait permettre de surmonter les défis actuels.
En attendant, le public camerounais reste en haleine, suivant de près cette affaire qui mêle scandales financiers, conflits institutionnels, et luttes de pouvoir au sommet du football national.