Par Joël Onana
Le destin de Samuel Eto’o, président de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) depuis 2022, est à nouveau entre les mains de la Caf, cette fois plus précisément de son jury d’appel. Ce mercredi, cette instance s’est réunie pour examiner l’appel interjeté par Eto’o, espérant réduire ou annuler la sanction qui lui a été infligée en juin 2024. Une décision cruciale qui pourrait redéfinir son avenir à la tête du football camerounais.
Une sanction initiale lourde, mais contestée
En juin 2024, le Jury disciplinaire de la Caf avait reconnu la légende camerounaise coupable de « violations graves des principes d’éthique ». Cette condamnation découlait de son implication dans un partenariat controversé avec une entreprise de paris sportifs. En revanche, Eto’o avait été blanchi dans affaire de trucage de matchs supposé, impliquant aussi Victoria United, dans le championnat national du Cameroun.
Pour cette violation, Eto’o avait été sanctionné par la Caf d’une amende de 200 000 dollars (185 000 euros environ). Si cette somme pouvait sembler significative, elle avait été jugée insuffisante par ses opposants, qui ont mis la pression et espéraient une sanction beaucoup plus sévère. Ces derniers avaient immédiatement déposé un appel, demandant des mesures exemplaires pour rappeler que nul n’est au-dessus des règles qui régissent le football.
Dans une lettre adressée au jury d’appel, les acteurs du football camerounais n’ont pas mâché leurs mots. Ils ont appelé les membres de cette instance à incarner les valeurs de transparence, de responsabilité et de rigueur, essentielles à la gouvernance du football africain. « Le jury d’appel doit affirmer qu’aucune personnalité, même la plus célèbre ou méritante, ne peut se hisser au-dessus des lois », peut-on lire dans ce courrier. Les signataires insistaient sur l’importance de montrer que la Caf, en quête de grandeur, reste un modèle d’équité et de justice. Une première victoire pour Eto’o
Cependant, une première bataille a été remportée par le président de la Fecafoot. L’appel des opposants, visant à aggraver sa peine, a été rejeté par la Caf. Selon une information rapportée depuis le Caire par le journaliste Naha Ndinibole Richard, le camp Abdouramane Hamadou et consorts espérait que le jury disciplinaire aille plus loin dans l’application des dispositions statutaires relatives aux sanctions. Leur objectif ? Voir Eto’o frappé par des mesures plus strictes, en ligne avec les codes disciplinaires de la Caf et de la Fifa.
Une décision déterminante
Ce rejet marque un soulagement pour Samuel Eto’o, qui peut désormais se concentrer sur son propre appel, dont il attend encore le verdict. Mais la partie est loin d’être gagnée : le jury d’appel peut en en effet tout aussi bien annuler son amende, tout comme au contraire aggraver sa sanction et décider de le suspendre de toute activité liée au football pendant une durée à déterminer. Alors que le verdict approche, l’enjeu pour Samuel Eto’o est colossal. Si la sanction est maintenue, il devra non seulement payer l’amende de 200 000 dollars, mais pourrait également voir son influence dans le football africain considérablement diminuée. En revanche, un allègement de la sanction ou son annulation pourrait redorer son blason et lui permettre de poursuivre ses ambitions de professionnalisation du football camerounais et de candidature au comité exécutif de la Caf.
La décision attendue de ce mercredi pourrait également marquer un tournant pour la gouvernance du football africain. L’issue de cet appel aura des répercussions bien au-delà du Cameroun, envoyant un message clair sur l’attitude de la Caf face aux questions d’éthique et de responsabilité des dirigeants de fédérations africaines.