Panorama papers
Par Joseph OLINGA N.
“Aujourd’hui, il est clair pour moi que M. Eto’o appartient au passé. Je me suis affranchi de ses tentatives d’intimidation et je peux affirmer avec force qu’il ne restera pas à la tête de la Fecafoot.”
Extrait de la correspondance de Justin Tagouh, actionnaire majoritaire de Bamboutos Fc de Mbouda, club affilié en championnat d’élite One ayant décidé de suspendre sa participation au championnat ainsi qu’à toutes les activités organisées par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Le club qui accuse le le président de l’exécutif de la Fecafoot de manieuvrer pour la promotion de certains clubs au détriment d’autres, par des moyens peu orthodoxe, dénonce aussi la gestion “calamiteuse” de l’instance par son président. Soutien de référence de l’actuel président de la Fecafoot, Justin Tagouh évoque aussi une litanie de détournements et de fautes de gestion à l’actif de son ancien partenaire.
Son de cloche concordant ce 28 avril. Jean-Claude Mbede, journaliste, analyste des stratégies et soutien de Samuel Eto’o dans une autre vie déclare que “Eto’o doit être neutralisé et jeté hors de la Fecafoot.” Outre la gestion approximative de l’instance dirigeante du football que le journaliste basé en Italie dénonce, Jean-Claude Mbede soutient aussi que l’avènement de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football à fait perdre au pays sa notoriété et son prestige.
Plus hardis, le journaliste et analyste soutient que
“le football camerounais est respecté depuis 1982 à cause du sacrifice de plusieurs compatriotes dont certains sont morts sur le terrain ou dans la misère totale.” Des raisons pour cet analyste de marteler que “le gouvernement doit maintenant nous faire la grâce d’éloigner cet homme de notre sport roi.”
Pour nombre d’observateurs, l’arrivée de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football, porteuse d’espoir à son entame, semble aujourd’hui être facteur de polémiques, de divisions, de déchéance et d’incertitudes. Trois ans après son arrivée à la tête de la Fédération camerounaise de football, le constat est au nombre de départ observés au sein de l’exécutif et des structures de gestion de l’instance. Début avril courant, la Fecafoot a connu les départs aussi tonitruants qu’anedotiques des personnes clé de l’équipe du président de la Fecafoot. En trois ans de magistère, le président de la Fecafoot peine à expliquer le départ de trois secrétaires généraux et d’autres personnels clés de la fédération.
Pis, rappellent les contempteurs de l’homme qui a fait la promesse de donner au football camerounais ses lettres de noblesse, les résultats ne suivent pas. L’équipe fanion, vitrine du football camerounais peinent à offrir aux millions de supporters des Lions indomptables les victoires et trophées attendus. Pis, la crise semble impacter au sein même de la sélection où la qualité désastreuse des relations entre le sélectionneur et une partie du staff technique se regarde en chien de faïence.
La mise en vitrine de l’affaire des “détournements” des émoluments de l’ancien entraîneur des Lions indomptables Rigobert Song vient ressusciter le débat sur la conformité des cahiers comptables parfois présentés par l’exécutif de la Fédération camerounaise de football.
A l’observation, tout laisse penser que l’actuel exécutif de la Fédération camerounaise de football à quelques difficultés avec l’orthodoxie des préalables administratifs et financiers.
Les évocations sont légion. Benjamin Banlock, Ernest Obama, Njalla Quand II, Jean Bruno Tagne, Joseph Feutcheu, Stéphane Edzigui…liste non exhaustive, ont-ils tous tort de renoncer à leur proximité avec le président de la Fédération camerounaise de football dont ils étaient les plus fervents défenseurs ?
Lorsque l’on prend en compte la distance marquée entre les promesses faites par l’ancienne star internationale du football, Samuel Eto’o, au moment de son arrivée à la tête de la Fecafoot et le contexte dans lequel se meut la Fecafoot et le football camerounais, peut-on objectivement parier pour un second mandat de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de football au terme de l’élection prévue au mois de décembre prochain ? Un pronostic complexifié par les dissonances plus ou moins latentes qui sont perçues au sein du Comité exécutif de la Fecafoot.
