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Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Il s’agit à n’en pont douter d’un ouvrage pédagogique, d’un césame pour les professionnels et les décideurs. Il s’agit demon les mots de l’éditeur Jet d’encre
“d’un essai percutant qui explore comment la désinformation fragilise les sociétés africaines impactant la politique, la santé et l’éducation.”
Dans sa présentation de la note de lecture pour la circonstance, Blaise Pascal Andzongo, le président de Eduk-Media a commencé par le forme de l’ouvrage. Il a indiqué que la façon dont le livre est écrit facilite tout un chacun de pouvoir s’y plonger aisément et de façon répétitive. Cela, lui a permis de pouvoir mieux asseoir son expertise, lui qui est dans le domaine de la désinformation, de comprendre les stratégies avec lesquelles les auteurs de la désinformation fonctionnent et notamment dans le cas particulier de l’Afrique francophone, et peut-être même du Cameroun. En lisant le livre de Paul Joël, il confie avoir d’abord été frappé par la forme avant d’entrer dans le fond. Au delà du contenu,
“vous allez découvrir, l’ouvrage mérite d’ être salué pour sa forme qui contribue non seulement à son accessibilité, mais également par l’impact de son message”.
Dès les premières pages de ce ouvrage, il est intéressant de voir la progression logique des chapitre qui permet la compréhension des enjeux. Chaque chapitre est introduit par une présentation claire des objectifs qu’on attend à la fin de la lecture, mais également y compris par une synthèse assez concise. Cette présentation offre au lecteur une navigation fluide qui permet de s’orienter facilement, dans la complexité du sujet. L’un des atouts a été également la qualité de l’écriture. Paul Joël a manié la langue avec une très grande maîtrise. Il a utilisé un style très ouvert, précis et accessible à tout le monde. Il a utilisé un langage direct, mais surtout percutant.
Au regard de la structuration des phrases et des paragraphes, elles sont très bien faites, avec des transitions assez fluides qui rend la lecture assez agréable et facile.
“Un autre point qui m’a marqué et même qui rend cet ouvrage très particulier, est le choix judicieux des exemples. L’auteur n’est pas resté abstrait, il ne s’est pas limité à des considérations théoriques, il a illustré tout ce qu’il a dit par des exemples pratiques des pays. On va voir le cas du Cameroun, de certains pays de l’Afrique de l’ouest, des pays de l’Afrique du nord où il décrit exactement la situation de la désinformation. Autre chose aussi qui rend son ouvrage scientifique, est qu’il s’appuie sur des rapports d’étude. Il s’appuie également sur des articles de presse, ce qui renforce donc la crédibilité de son propos.” ,a-t-il conclu dur la forme de cet essai.
En ce qui concerne le fond du livre
L’importance de la thématique à l’heure des réseaux sociaux mais aussi à l’heure de l’échéance électorale qu’il y a au Cameroun dans quelques mois.
En ce qui concerne le fond de l’ouvrage, on comprend unpeu plus la progression logique des chapitres qui permet de saisir les enjeux. <>, précise Blaise Pascal Andzongo, L’une est la désinformation domestique et l’autre est la désinformation géostratégique ou alors internationale. Celle-ci étant portée par les acteurs extérieurs. Ce livre détaille les stratégies des puissances étrangères et montre l’impact de la couverture médiatique et de la manipulation de l’opinion publique.
Il parle des discours hostiles au quotidien vis-à-vis de certains politiciens mais également de certains pays. Il organise de façon minutieuse les outils qui visent à partager ou à diffuser la désinformation, notamment les réseaux sociaux, les sites et autres.
L’auteur a eu l’audace de le dire et de questionner le rôle trouble de certains panafricanistes. Certains qui se réclament être les défenseurs de l’Afrique sont parfois ceux qui véhiculent le plus de désinformations. Et dans son ouvrage, il y a certains noms qui sont cités. Avec tous les exemples qu’il donne, on comprend pourquoi ces personnes sont qualifiées de manipulateurs de l’opinion publique africaine. L’analyse de l’essayiste est articulée autour de plusieurs idées. Il choisit le contexte, dans plusieurs pays africains, francophones en particulier dans lesquels la désinformation prolifère. En résumé, on dira que Paul-Joël Kamtchang plonge au cœur d’un phénomène en pleine expansion, où les fausses informations, rumeurs et propagande redéfinissent les systèmes d’informations à l’ère numérique. S’appuyant sur des études récentes et des exemples concrets, il analyse les dynamiques complexes de la désinformation et met en lumière les acteurs qui alimentent ce fléau. Cet ouvrage fournit ainsi une stratégie pour renforcer la résistance des sociétés africaines face aux manipulations de l’information.
En ce qui concerne l’auteur
Paul-Joël Kamtchang, âgé de 43 ans, fait, avec ce premier ouvrage, son entrée dans le cercle des essayistes africains. Née à Yaoundé, il combine les casquettes de Data journaliste et de Datactiviste. Ces dernières années, il s’est spécialisé dans la désinformation, un sujet au coeur de ses réflexions et de ses engagements.
Le modération de la cérémonie était assurée par le Dr Roméo Saa Ngouana, Chercheur senior au Think Tank Ceides. Prenant la parole, l’auteur a indiqué que la désinformation est une menace silencieuse mais dévastatrice. Qu’en Afrique francophone, elle s’immisce dans tous les domaines, de la politique à la santé, en passant par l’éducation et le lien social. Portée par les réseaux sociaux, la désinformation fragilise également les institutions, alimente les tensions et menace la stabilité des sociétés. Il a dans la foulée remercié le chargé d’affaires qui représente l’ambassadeur de l’Union européenne empêché, la Team France et toute l’assistance. Concernant son ouvrage, il a révélé que tout est parti d’une somme de l’expérience en tant que “data journalist”, aussi de son expérience à travers le monde. Il a eu à rencontrer des gens dans ce domaine aussi bien en Afrique qu’en Europe.
“J’ai été à Taïwan où j’ai rencontré l’un des plus grands laboratoires de la lutte contre la désinformation. J’ai été impressionné par ce laboratoire qui était animé par des jeunes de 25 et 26 ans. Au delà de cela, j’ai eu à lire certains rapports secrets où j’ai compris que la désinformation est une arme hybride pour reprendre le lexique du président Macron”.
a déclaré le journaliste.
Il a également de l’expérience vécue en Rca où a été présenté des soldats français de la Minusca qui étaient de retour en France comme ceux qui voulaient faire un putsch en Rca. Les plateformes numériques ont amplifié la désinformation, à tel point où beaucoup ont pris ce mensonge pour la vérité. Il n’en était rien, assuré l’auteur parce qu’il vivait en direct la scène à Bangui. Ces militaires avaient été arrêtés par les militaires centrafricains et on s’est rendu compte à l’épreuve de la réalité qu’il n’y avait que deux soldats de nationalité française et les autres étaient de plusieurs autres nationalités. Jusqu’à date, la présidence Centrafricaine n’a jamais démenti le coup d’Etat.
Paul-Joël Kamtchang a également confié que les francophones sont généralement absents dans les hauts lieux de la lutte contre la désinformation, assure-t-il Plus loin, il indique qu’il a fait l’état des lieux sur la question de la littérature au Cameroun et jusque là, il n’y a que le professeur Nga Ndongo. Il s’est rendu compte que la désinformation etait un sujet qui préoccupait de préférence les sociologues, les psychologues, et peut -être ceux qui ont fait sciences politiques qui écrivent sur la désinformation.
Mais très peu de praticiens de l’information et de la communication comme des journalistes.
“Je me suis dit que si je prenais cet angle, cela allait être aussi interressant parce que cela permettait de montrer le regard des spécialistes de l’information et de la communication par rapport à la désinformation et que cesse d’être l’apanage des sociologues ou des psychologues”,
a soupiré Paul-Joël Kamtchang pour terminer.
