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Cameroun > Journée internationale de la liberté de la presse – Pour Charly Tchikanda : “Ailleurs, les journalistes vivent de leur métier grâce au soutien agissant de l’État et à un environnement économique assaini.”

Le président exécutif de la Ligue des droits et libertés souligne que c'est une commémoration triste qui est fait par les journalistes au Cameroun.

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Avec Charly Tchikanda

La presse sur la scène : Quel visage au Cameroun ?

Proclamée le 3 Mai 1993 par les Nations Unies, la journée internationale de la liberté de la presse vise à sensibiliser sur la liberté de la presse et rappeler aux gouvernements de respecter et faire respecter la liberté d’expression que consacre l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (Dudh). C’est également une journée de réflexion pour les journalistes, hommes et femmes des médias sur les questions relatives à leur profession.

Dans les pays de forte tradition démocratique, on célèbre une presse libre, on surfe sur les avancées obtenues, on réfléchit sur la manière de les consolider et faire d’autres pas vers l’avant. Dans les pays de faible tradition démocratique (pour ne pas dire autoritaires), on commémore une presse triste, au visage frelaté et qui porte sur la scène, les stigmates des luttes après qu’elle mène au quotidien pour survivre et non pour vivre.

En effet, l’observation attentive de la « scène de presse » dans notre pays (hormis la presse de service public dans une certaine mesure), présente des clichés opaques, fissurés par les suspensions, les enlèvements, les assassinats des journalistes, les menaces de retrait d’agrément ou de licence, la pénalisation des délits de presse, les lois liberticides a l’instar de la loi 2014-28 du 23 décembre 2014 portant répression des actes terroristes, une sorte d’épée de Damoclès suspendue sur la tête des journalistes ( et d’autres acteurs sociaux), une régulation plus prompte à sanctionner qu’à prévenir, former et sensibiliser, l’intrusion des lanceurs d’alerte et des francs tireurs, friands des fake News et du sensationnel.

Ailleurs, les journalistes vivent de leur métier grâce au soutien agissant de l’Etat et à un environnement économique assaini.

Chez nous, les journalistes notamment ceux des médias privés vivent dans la précarité sans espoir des lendemains meilleurs. Ce qui les expose à des pratiques non conformes à l’éthique.

Toutes ces dérives diluent et fragilisent à coup sûr, les avancées notables obtenues de hautes luttes dans les années 1990. Entre autres: l’abolition de la censure administrative préalable et l’Ordonnance de 1962 sur la subversion, l’aide publique à la presse, la loi 90-52 du 19 décembre 1990 sur la liberté de communication sociale, l’institution de la carte de presse et la mise en place d’un organe de régulation…

C’est pourquoi, la Ligue des Droits et Libertés (Ldl):

Considérant les conditions particulièrement difficiles d’exercice de la profession de jour liste au Cameroun;
Considérant la place, le rôle et l’importance de la presse dans le processus de développement d’une nation;
Considérant les instruments internationaux de promotion de la liberté d’expression et de protection des journalistes auxquels le Cameroun est partie.

1- Salue la résilience des journalistes camerounais qui n’a d’égal que l’ampleur des difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien; leur exprime sa solidarité et les rassure de sa détermination à poursuivre, avec le soutien des OSC partenaires, le plaidoyer en vue d’un environnement amélioré, propice à l’expression de leurs connaissances et de leurs compétences, ainsi qu’à l’exercice heureux de leur profession.

2- Les encourage à s’organiser en vue d’une régulation moins policière, moins répressive, mais davantage tournée vers la prévention, la formation, la mise à niveau des connaissances;

3- Exhorte les forces politiques et sociales à multiplier les initiatives et à mutualiser leurs efforts pour obtenir la dépénalisation des délits de presse;

4-Invite le gouvernement camerounais à respecter la constitution ainsi que les divers instruments juridiques internationaux qui garantissent la liberté d’expression et la protection des journalistes( Dudh, Pacte international relatif aux droits civils et politiques, charte Africaine des droits de l’homme et des peuples, déclaration de Windhoek entre autres).

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