Par Ilyass Chirac Poumie
Dans une note explicative publiée ce 29 octobre 2025, l’analyste Moussa Njoya a tenu à clarifier la distinction diplomatique entre les formules « prendre acte » et « prendre note », fréquemment utilisées dans les communiqués officiels et les relations entre États.
Selon lui, « prendre acte », c’est reconnaître un état de fait, autrement dit admettre qu’un événement s’est bel et bien produit dans un autre pays. « En termes simples, cela veut dire que quelque chose s’est passé dans un autre État et que tu es d’accord avec ce qui s’est passé », explique-t-il. Cependant, cette expression est souvent employée lorsque les circonstances sont controversées et que les autorités ne souhaitent ni condamner ni féliciter publiquement les protagonistes.
À l’inverse, « prendre note » revient à constater un fait accompli sans l’approuver. « Ici, tu n’es pas d’accord avec ce qui s’est passé dans un autre pays, mais comme ce ne sont pas tes affaires, tu te limites à constater le fait », poursuit Moussa Njoya. Cette formule est généralement accompagnée de commentaires de réserve, de mise en garde ou de désapprobation implicite.
Cette distinction, apparemment subtile, a une portée politique importante dans la diplomatie internationale : elle permet aux États de marquer leur position sans rompre l’équilibre entre prudence diplomatique et affirmation de principes.
Dans le langage diplomatique, les nuances lexicales ont un poids considérable. La différence entre « prendre acte » et « prendre note » s’observe régulièrement dans les réactions d’États ou d’organisations internationales à des événements sensibles, comme des coups d’État, des élections contestées ou des transitions politiques. Ces formules permettent de calibrer le degré de reconnaissance ou de désaccord sans compromettre les relations bilatérales.
